La violence physique ou sexuelle touche plus d’un tiers des femmes dans le monde. C’est l’un des résultats présentés par l’OMS dans le rapport mondial sur les violences faites aux femmes. L’étude, une métaanalyse dirigée par le Dr Heidi Stöckle, a été réalisée en partenariat avec la London School of Hygiene & Tropical Medecine et le Conseil sud-africain de la recherche médicale.
Les décès ont été estimés à partir des statistiques nationales de 169 pays et sur les chiffres de 118 études publiées au cours des 20 dernières années, totalisant 492 340 homicides dans 66 pays. Alors qu’un homicide sur 7 (13,5 %) a lieu au sein d’un couple, les femmes sont plus souvent victimes que les hommes. Pour les homicides de femmes, le partenaire est responsable du crime dans 38,6 % des cas, il (ou elle) ne l’est que pour seulement 6,3 % des homicides masculins.
De fortes disparités mondiales
Il existe une grande disparité à l’échelle mondiale. La région d’Asie du Sud-Est détient le triste record avec un taux de 58 % pour les meurtres de femmes commis par le partenaire. Les pays à revenu élevé sont curieusement plus touchés avec un taux de 41,2 %. Les continents américain (40,5 %) et africain (40,1 %) sont à risque élevé par rapport à la région Pacifique occidentale (19,1 %), l’Europe à revenu modéré (20 %) et la région méditerranéenne orientale (14,4 %). Les taux de meurtres d’hommes perpétrés au sein du couple étaient les plus élevés dans les pays à revenu élevé (6,3 %), en Afrique (4,1 %) et dans l’Europe à revenu faible à modéré (3,6 %). Ailleurs, la prévalence ne dépassait pas les 2 %.
Impact sur la santé
Les décès et traumatismes ne sont pas les seules conséquences de la violence du partenaire. Les victimes ont un risque de dépression 2 fois plus élevé que les femmes qui n’ont connu aucune forme de violence. Le risque d’une consommation excessive d’alcool est également multiplié par 2. Les infections sexuellement transmissibles (X 1,5), les grossesses non désirées ou les avortements sont plus fréquents alors que la probabilité d’avoir un enfant de faible poids de naissance est majorée de 16 %.
Face à cette violence et à ses conséquences, l’OMS fait quelques recommandations parmi lesquelles la formation des agents de santé afin qu’ils puissent reconnaître les femmes exposées à la violence, le recours à certains contextes de soins tels que les services prénatals et les services de dépistage du VIH, pour fournir une aide adéquate aux survivantes.
The Lancet, publié en ligne le 20 juin 2013
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