LE MONTANT de ces saisies est évalué à environ 2,6 millions de dollars (1,86 million d’euros), a précisé Aline Plançon, chef du service "Contrefaçon des produits médicaux" d’Interpol. Au total, 290 sites de vente de médicaments contrefaits ont été fermés au terme de cette opération intitulée « Pangea 3 », et qui a été menée du 5 au 12 octobre. Plus de 10 000 colis ont été saisis dans les centres de tri postaux ou chez des grossistes. « Il n’y a pas de législation qui criminalise les contrefaçons de médicaments » sur Internet, a déploré Aline Plançon, ajoutant que les contrefaçons profitaient des failles de la législation internationale.
En France, commente pour sa part l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSPS), l’opération « Pangea 3 » a fait l’objet d’une phase préparatoire en juillet dernier pour identifier des sites internet illégaux. Ceux-ci ont fait l’objet d’opérations judiciaires qui ont été menées sous l’autorité des parquets de Paris, Clermont-Ferrand, Nantes, Bobigny, Versailles et Pontoise.
Les produits saisis en France sont essentiellement des spécialités indiquées dans les troubles de l’érection, mais ce ne sont pas les seuls, puisqu’ont été confisqués des produits utilisés pour accroître les performances des sportifs (anabolisants stéroïdiens, clenbutérol, tamoxifen, clomifène, hormones de croissance, éphédrine). Des anxiolytiques, des hypnotiques, des antiulcéreux, des antidiabétiques, des antispasmodiques, des diurétiques ont aussi été saisis ainsi que des dispositifs médicaux, tels les lentilles de contact et les produits de rinçage pour lentilles. « Tous les produits d’origine incertaine potentiellement falsifiés seront analysés dans nos laboratoires », précise l’AFSSPS. Cette diversité des spécialités montre à l’évidence que c’est l’ensemble de la pharmacopée qui est désormais concernée par ce trafic. D’où l’inquiétude des autorités sanitaires et de la police.
Pour Aline Plançon, il est faux de croire que l’Asie est toujours la zone principale productrice de médicaments contrefaits. « Il y a aussi des productions locales en Amérique latine et en Europe centrale », affirme-t-elle. Le marché des médicaments contrefaits vendus sur Internet est estimé à plusieurs centaines de millions d’euros et est « bien plus rentable que le trafic de drogue », a conclu la responsable d’Interpol.
Quotimed.com, le 14/10/2010
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