Une augmentation des niveaux sanguins de vitamine D semble diminuer significativement le risque de cancer du sein. Tel est l’enseignement qu’apporte une étude cas-témoin menée au sein de la cohorte E3N (Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prévention, édition du 8 septembre). Les auteurs ont analysé les concentrations sériques de calcium et de vitamine D (25 hydroxy vitamine D) chez les 636 femmes de la cohorte E3N ayant développé un cancer du sein. Ces cas ont été appariés à deux cas témoin (femmes de la cohorte n’ayant pas développé de cancer du sein), en fonction de leur âge (+/- 2 ans), de leur statut ménopausique au moment de la prise de sang, de leur âge à la ménopause (+/- 2 ans), du centre de recueil et de la date de leur prélèvement (même année).
En premier lieu, les résultats de l’étude montrent que très peu des femmes dosées avaient un taux sanguin de vitamine D adéquat : 75% n’atteignaient pas la valeur de 30 ng/ml (75 nmol/l). Mais surtout, on note une diminution significative de 25% du risque de cancer du sein pour les femmes avec les concentrations sériques les plus élevées de vitamine D (›27 ng/mL) en comparaison aux femmes ayant les concentrations les plus faibles (<19,8 ng/mL).
Le calcium sans relation
Les chercheurs ont également analysé la relation entre taux sérique de calcium et risque de cancer du sein, sans mettre en évidence de corrélation. « Les niveaux de calcium ne semblent pas être liés au cancer du sein. En revanche, s’agissant de la vitamine D, nos résultats sont en faveur d’une association entre taux sériques élevés et diminution du risque de cancer du sein » déclare Françoise Clavel-Chapelon, chercheuse Inserm (institut Gustave Roussy) responsable de l’étude.
L’équipe de E3N, comme bon nombre de scientifiques, considèrent que ces taux recommandés par l’Afssa sont beaucoup trop faibles, les ANC étant fixés à 1000 UI de vitamine D par jour. Selon eux, étant donné que les Français sont peu exposés au soleil tout au long de l’année, une prise de 10 000 UI par jour serait nécessaire. Soit dix fois les recommandations de l’Affsa !
Charlotte Demarti
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