La « Journée sans toubib » organisée demain par la CSMF (Union nationale de omnipraticiens français et Union des médecins spécialistes), le Syndicat des médecins libéraux (SML) la Fédération des médecins de France (FMF) devrait être très massivement suivie. La mobilisation semble particulièrement forte chez les généralistes qui observent déjà une grève des gardes de nuit et de week-end depuis le 15 novembre.
Selon le sondage « le Quotidien »-CAM, 77,5 % des omnipraticiens fermeront leur cabinet demain. Douze pour cent seulement comptent travailler comme d'habitude, 10,5 % ne se prononcent pas. Ces pourcentages témoignent de l'ampleur de la crise actuelle. Ils semblent indiquer également qu'un nombre non négligeable de membres ou de sympathisants du syndicat MG-France - qui avait obtenu 31 % des voix aux dernières élections professionnelles - se joindront à ce mouvement, bien qu'au niveau national l'organisation du Dr Pierre Costes n'appelle pas les médecins à cesser leur activité demain.
Chez les spécialistes, la participation à la « Journée sans toubib » sera moins importante mais néanmoins majoritaire. Cinquante-quatre pour cent des spécialistes interrogés ont l'intention de fermer demain leur cabinet, 36 % de travailler et 10,3 % ne se prononcent pas. Les syndicats de spécialistes ont relativement tardé à se joindre à ce mouvement, ce qui explique sans doute en partie la différence de mobilisation entre les médecins de famille et les spécialistes dont le ras-le-bol semble globalement moins marqué que celui des généralistes.
Autre indice de l'exaspération des médecins libéraux : 56 % d'entre eux se disent prêts à se déconventionner si les syndicats de praticiens lançaient un mot d'ordre en ce sens, selon une enquête (qui n'a pas valeur de sondage) réalisé sur le site Internet du « Quotidien » (quotimed.com) et à laquelle ont répondu 200 médecins. Il s'agit là davantage d'un indicateur de mécontentement que d'une menace réelle, le déconventionnement se traduisant pour la plupart des praticiens - dont les patients ne sont alors presque plus remboursés - par un arrêt de mort professionnel.
Sur le terrain, les médecins semblent particulièrement mobilisés, comme le souligne ci-dessous les correspondants du « Quotidien » en province. La journée de mercredi devrait donc être le point d'orgue d'une semaine d'action dans le monde de la santé marquée également par les actions revendicatives des infirmières, des kinésithérapeutes, des dentistes et des personnels hospitaliers.
(1) Sondage réalisé par téléphone les 15 et 16 janvier auprès d'un échantillon de 200 généralistes représentatif en termes d'âge, de population du lieu d'exercice et de région et d'un échantillon de 150 spécialistes représentatif en termes d'âge et de région.
Des syndicats de médecins ont lancé un mot d'ordre de fermeture des cabinets médicaux le 23 janvier pour appuyer la demande de revalorisation des honoraires.
Vous-même, ce jour-là, comptez-vous fermer votre cabinet ?
.
GénéralistesSpécialistes
.
OUI 77,5 % 54 %
.
NON 12 % 36 %
.
NSP 10,5 % 10 %
.
.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature