LES PERSONNES âgées qui vivent en institution sont pour la plupart atteintes de plusieurs pathologies, lesquelles peuvent provoquer ou aggraver leur état de dépendance. La Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, ministères de l’Emploi et de la Santé) a conduit en 2003 une enquête par questionnaire auprès de médecins des établissements d’hébergement pour personnes âgées (maisons de retraite, unités de soins de longue durée et logements-foyers), portant sur près de 4 500 patients.
Premier constat : plus la perte d’autonomie s’aggrave, plus les résidents cumulent les pathologies. Sept en moyenne. Le chiffre va de six pour les résidants peu ou pas dépendants (GIR 5 ou 6), à sept pour les modérément dépendants (GIR 3 et 4) et à huit pour les très dépendants (GIR 1 et 2). Tout en sachant que 2 % des résidants en Ehpa se trouvent en état grabataire, c’est-à-dire en complète dépendance. Ces patients cumulent alors davantage de pathologies (onze contre six pour les personnes non grabataires).
Deuxième constatation : le lien entre la perte d’autonomie et la gravité des pathologies. Parmi les résidents présentant au moins une pathologie jugée « très grave » par les médecins, près de 65 % ont un niveau élevé de perte d’autonomie (GIR 1 et 2), tandis que 12 % sont peu ou pas dépendants (GIR 5 et 6).
Syndrome démentiel et troubles cognitifs.
Certaines pathologies apparaissent plus ou moins fréquemment selon le niveau de dépendance des résidents. Cinq pathologies ont été identifiées comme récurrentes chez les personnes très dépendantes : 5 % d’entre elles sont atteintes de démence, 55 % d’incontinence urinaire, 39 % d’hypertension artérielle (HTA), 36 % de troubles du comportement et 31 % d’insuffisance cardiaque.
Parmi les résidants moyenne- ment dépendants, l’HTA et l’insuffisance cardiaque sont fortement représentées, respectivement 50 et 31 %. Assez logiquement, la part des résidants très dépendants concernés par un syndrome démentiel ou une insuffisance cardiaque augmente avec l’âge.
Enfin, chez les résidants peu ou pas dépendants, l’hypertension artérielle reste la pathologie la plus fréquente, touchant 55 % d’entre eux, avec là encore une différence selon l’âge.
Les personnes autonomes de moins de 85 ans sont 48 % à être concernées par l’HTA contre 66 % dès 85 ans et plus.
L’enquête confirme par ailleurs la corrélation entre syndrome démentiel et atteintes et la cohérence et de l’orientation : les personnes présentant des troubles cognitifs sévères ont cinq fois plus de risque d’être atteintes d’un syndrome démentiel que les autres.
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