O N ne connaît pas avec précision l'influence du sexe sur les capacités d'apprentissage et de mémorisation. Des chercheurs de l'université de Limburg (Pays-Bas) ont lancé une étude afin d'évaluer la fonction cognitive de sujets de plus de 85 ans et de la comparer entre les sexes.
On sait que, dans cette tranche d'âge, le nombre d'hommes ayant reçu une éducation secondaire est nettement supérieur à celui des femmes et qu'un niveau scolaire faible est associé à de moindres capacités cognitives.
Depuis 1997, les investigateurs de l'étude « Leiden 85-plus » ont contacté, le jour de leur 85e anniversaire, tous les sujets nés entre 1912 et 1914, et leur ont adressé un questionnaire socio-démographique. Après analyse des données, ils ont procédé à un test MMS (Mini Mental State).
Dans cette étude ont été inclus 599 sujets (397 femmes et 202 hommes).
Niveau d'éducation plus faible
Il est apparu certaines différences en fonction du sexe : les femmes étaient plus souvent institutionnalisées ; elles avaient plus souvent perdu leur conjoint et leur niveau d'éducation était plus faible. Les scores moyens du MMS étaient identiques dans les deux sexes, mais plus de femmes souffraient de troubles majeurs de la cognition (score MMS inférieur à 18). L'incidence de la dépression était identique dans les deux sexes.
L'équipe a évalué la rapidité de mémorisation et la mémoire cognitive des sujets (316 femmes et 184 hommes) ne souffrant pas de troubles majeurs de la mémoire, afin d'estimer globalement leur fonction cognitive. « Les femmes, en moyenne, ont répondu plus rapidement que les hommes aux tests et leur score moyen a été plus élevé », expliquent les auteurs.
Ce sont surtout les scores de mémoire immédiate qui ont été plus élevés chez les femmes, alors que, à distance de l'apprentissage, les valeurs sont équivalentes dans les deux sexes. « On peut considérer que 33 % des femmes de cette tranche d'âge possèdent une bonne vitesse de mémorisation, alors que ce chiffre n'est que de 28 % chez les hommes. Par ailleurs, 41 % des femmes sont dotées d'une bonne mémoire (contre 29 % des hommes) », analyse le Dr E. van Exel.
Ainsi, en dépit d'un niveau inférieur d'éducation, les femmes âgées possèdent de meilleures capacités cognitives que les hommes. L'une des explications avancées : une moindre incidence de troubles tels que l'athérosclérose dans le sexe féminin.
« J. Neurol Neurosurg Psychiatry », 2001 ; 71 : 29-32.
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