Défibrillation chez les athlètes

Plus de 60 % de succès

Publié le 06/04/2006
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American College of Cardiology11-14 mars 2006 - Atlanta

Le pronostic des fibrillations ventriculaires, qui constituent environ 90 % des arrêts cardiaques, est d'autant meilleur que la défibrillation est plus précoce. C'est la raison pour laquelle des défibrillateurs semi-automatiques ont été mis à disposition dans les lieux publics aux Etats-Unis et que leur utilisation se développe en France.
Dans cet esprit, les médecins qui assistent aux événements sportifs ont la possibilité de réanimer des athlètes qui ont fait une mort subite pendant une compétition. C. Lawless et coll. se sont interrogés sur le succès de cette démarche. Une enquête par courrier électronique a donc été réalisée auprès des 1 069 médecins du sport membres de l'American Medical Society for Sports Medicine. Le taux de réponses a atteint pratiquement 50 %. Quinze praticiens ont rapporté 22 morts subites survenues chez des athlètes pendant la compétition alors qu'ils étaient sur place. Le taux de succès a atteint 63,6 %, avec des variations selon l'âge. En effet, ce taux a été de 71,4 % chez les plus de 30 ans et de 50 % chez les 30 ans et moins. Les causes sous-jacentes avant 30 ans étaient une cardiomyopathie hypertrophique (2 sportifs sur 8), un autre type de cardiomyopathie dans un cas, une autre cause chez un autre sportif, et d'origine inconnue chez 4 des 8 sportifs concernés. Chez les plus de 30 ans, la cause de la mort subite était une insuffisance coronaire dans 8 cas sur 14, et une cause inconnue pour les 6 autres.
Le taux de succès de la défibrillation est donc de l'ordre de 2 cas sur 3, l'âge supérieur à 30 ans étant un facteur prédictif de succès. Une enquête réalisée par ailleurs à partir d'une banque de données a montré que le choc électrique pratiqué par une tierce personne (infirmière, policier, public) peut également être tenté avec succès chez les athlètes.
Comme les auteurs le soulignent, des erreurs de recueil des arrêts cardiaques dans les deux sens sont possibles. Mais ce travail plaide en faveur de l'apprentissage de la défibrillation cardiaque par les
personnels d'encadrement des équipes sportives.

D'après la communication de Christine E. Lawless, Chicago.

> Dr G. Bo.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7936