La prévalence de l’hypertension artérielle, de la maladie rénale chronique et de l’obésité serait beaucoup plus importante en cas d’hyperuricémie et/ou de goutte, notamment chez les femmes ; les rapports vont de 3 à 33 en fonction de la concentration sanguine en acide urique.
Au top, soit pour une uricémie supérieure ou égale à 10 mg/dl, les prévalences sont de 86 % et de 66 % respectivement pour la maladie rénale chronique (stade› ou égal à 2) et l’hypertension artérielle ; viennent ensuite l’obésité (65 %), le diabète de type 2 (33 %), l’infarctus du myocarde (23 %) et l’AVC (12 %).
Ces résultats ont été obtenus après analyse rétrospective de la cohorte National Health and Nutrition Examination menée aux Etats-Unis entre 2007 et 2008, soit 5 707 participants âgés de 20 ans ou plus. Les auteurs qui publient leurs données dans The American Journal of Medicine daté du 27 juin, ont comparé l’incidence de 9 comorbidités en fonction de la présence ou de l’absence de la goutte et des concentrations sériques d’acide urique.
Des incidences sur le traitement
Le traitement de la goutte et de l’hyperuricémie devrait prendre en considération ces associations morbides puisque les recommandations nutritionnelles préconisent une alimentation pauvre en protéines qui risque à l’inverse de privilégier les lipides saturés et glucides lesquels sont associés à un état d’insulinorésistance. Un cercle vicieux s’installe : l’hyperinsulinémie retarde l’excrétion urinaire d’acide urique et en conséquence augmente l’hyperuricémie.
De la même façon, le traitement de la goutte en cas d’hypertension artérielle associée (74 % des cas) devraient orienter vers des antihypertenseurs neutres sur l’uricémie, et favoriser certains inhibiteurs calciques aux dépens des diurétiques.
Enfin, ces associations qui apparaissent plus robustes chez les femmes et pourraient s’expliquer par un métabolisme différent de l’acide urique « féminin » doivent aussi inciter à prêter plus d’attention aux femmes hyperuricémiques.
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