Les derniers arbitrages sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2003, qui sera présenté en conseil des ministres le mois prochain, se précisent.
Demain, Jean-François Mattei recevra successivement le Dr Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française et le Dr Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) pour discuter, principalement, du budget de la Sécu.
Les syndicats veulent croire que le ministre de la Santé entrera dans le vif du sujet. « C'est la première fois qu'un ministre consulte les organisations avant le bouclage du texte, se réjouit le Dr Cabrera. C'est déjà un point marquant, j'espère surtout qu'on ne sera pas déçu. »
La fixation de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM 2003) devrait être au cœur des entretiens de même que la traduction dans la loi de la « nouvelle logique » que Jean-François Mattei appelle de ses vœux pour réguler les dépenses d'assurance maladie (maîtrise médicalisée, responsabilisation du patient, priorité donnée à la prévention, etc.). « Chacun doit comprendre qu'on est désormais dans une optique de donnant-donnant, résume le Dr Cabrera. Cela veut dire concrètement que le chiffre de l'ONDAM doit tenir compte du malaise des spécialistes tout en sachant qu'il y aura des contreparties demandées aux médecins pour optimiser la dépense. On voit bien par exemple que les génériques commencent à décoller depuis l'accord avec les généralistes... »
Mieux expliquer le mouvement des spécialistes
Le Dr Michel Chassang (CSMF) affirme pour sa part que le PLFSS 2003, même s'il est annoncé comme un texte de transition, doit déjà « concrétiser » ce qui a été promis au corps médical depuis quelques mois. « Les médecins veulent savoir à quelle sauce ils seront mangés », explique-t-il, car le chantier « reste immense ». La Confédération, qui a réuni son bureau en séminaire, devrait préciser cette semaine ce qu'elle attend exactement du mouvement de protestation des spécialistes, qui a pu surprendre (y compris une partie du corps médical) en pleine phase de préparation des négociations conventionnelles. « Il y a certainement un recentrage à opérer », concède le président de la CSMF. Pour le Dr Cabrera, « la médiatisation du conflit des spécialistes a pu créer une certaine confusion sur la finalité du mouvement dont l'objectif n'est pas de lancer des ultimatums ».
Entre Jean-François Mattei, qui s'apprête à défendre son premier budget de la Sécu dans un contexte économique dégradé, et les syndicats médicaux, qui peaufinent leur stratégie pour le dernier trimestre 2002, l'heure des explications de texte a sonné.
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