Arts
« Rêves et conflits : la dictature du spectateur. » Tel est le thème plutôt abscons retenu cette année pour la Biennale de Venise, fameuse manifestation artistique créée en 1885. Autour des 380 artistes venus d'une soixantaine de pays, la Biennale entend être cette année une grande exposition qui « devien[drait] un regard actif posé sur le monde, et non pas le catalogue passif d'un monde d'images », selon les mots de son organisateur, Francesco Bonami, qui s'est entouré de plusieurs commissaires d'exposition pour créer ce nouveau cru 2003.
« Diversité en acte dans l'art contemporain (...) multiplicité des langages » : tels sont encore les souhaits de Bonami. De fait, l'amateur est frappé cette année par l'éclectisme des choix qui lui sont offerts.
La Biennale c'est, d'une part, l'Arsenal, qui rassemble une dizaine d'expositions et de projets, et, d'autre part, les pavillons des Giardini qui abritent les représentations de 32 pays et, enfin, un grand nombre d'uvres venues du monde entier et dispersées à travers toute la ville dans les musées, les palais, les monuments publics.
Les expositions de l'Arsenal
Dans l'Arsenal, succession de hangars divisés en plusieurs sections, se tiennent plusieurs expositions dont voici une sélection :
- Lignes de faille
Sur le thème « Art africain contemporain et paysages en mutation », 15 artistes évoquent les effets du colonialisme, les avatars du postcolonialisme et l'influence de la mondialisation sur la création africaine. Citons entre autres les uvres de Frank Bowling, artiste pop, de Hassan Fathy, architecte égyptien, les portraits de travestis et de transsexuels de Kader Attia, ou les images obsédantes d'un paysage ougandais évacué, de Zarina Bhimji.
- Le quotidien altéré
Sous la direction de Gabriel Orozco, des artistes offrent un audacieux langage de représentations artistiques qui n'utilisent aucun mode traditionnel, aucun support conventionnel, dans une originale stratégie de détournement des objets.
- Station utopie
Rassemble le travail de nombreux artistes et architectes qui ont construit de petites structures, des maquettes, et des murs, qui abritent des dessins, des peintures de petit format et des photographies. Par ailleurs, 160 artistes (dont Matthew Barney, Douglas Gordon, Annette Messager, Leon Golub...) ont été sollicités pour disperser des posters aux quatre coins de Venise.
Les pavillons
Voici une sélection des pavillons les plus intéressants, amusants ou... déroutants :
- Le pavillon français, avec les « Amazones » de Jean-Marc Bustamante.
- Le pavillon des Etats-Unis, qui propose une réflexion sur l'image du Noir dans l'univers occidental, avec l'artiste Fred Wilson.
- Le pavillon portugais, avec Pedro Cabrita Reis, grande figure nationale de l'art contemporain.
- Le pavillon japonais et ses extravagants artistes Motohiko Odani et Yutaka Sone.
- Le pavillon danois accueille Olafur Elisasson et son exposition « Désorientation ».
Cette sélection ne donne qu'une idée approximative de la Biennale. Celle-ci se présente comme un vaste jardin d'art dont il faut parcourir les allées au hasard de son caprice personnel, pour en saisir les charmes, les secrets et l'atmosphère. Et puis, il y a Venise...
Jardins de la Biennale, Arsenal, musée Correr, gare Santa Lucia. Jusqu'au 2 novembre. De 10 h à 18 h (jours de fermeture : Jardins de la Biennale, lundi ; Arsenal, mardi ; musée Correr, ouvert tlj). Réservations : +39.041.522.13.17, www.labiennale.org.
PHOTOS DR
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