Le Conseil national du sida (CNS) a examiné le nouveau projet du plan de lutte contre le sida que lui a soumis le ministère de la Santé. Le conseil prend acte des changements opérés par rapport au texte précédent examiné juste avant l’été et « note avec satisfaction que plusieurs des recommandations émises en juin ont été prises en compte », avec en particulier la proposition systématique du dépistage de 15 à 70 ans. Toutefois, il regrette le manque d’articulation entre prévention, dépistage et prise en charge médicale.
De plus, le projet ne semble pas s’inscrire dans la perspective d’une redéfinition de la politique de lutte contre le sida. Le plan « n’évoque à aucun moment l’enjeu du dépistage et de la connaissance par chacun de son statut sérologique » alors que la nouvelle stratégie « exige de reconstruire le discours préventif autour du sens du recours au dépistage et de l’intérêt de connaître son statut pour maîtriser les outils permettant de protéger sa santé et celle d’autrui ». De même, l’intérêt d’une prise en charge médicale n’est pas assez souligné, ni celui d’un accès aux traitements précoces.
Le CNS regrette que, dans le projet de plan, l’évocation du dépistage reste cantonnée à l’organisation technique de l’élargissement. La mise en œuvre de la proposition systématique de test à l’initiative des professionnels de santé, en particulier des médecins généralistes, suppose aussi un effort de mobilisation, d’information et de formation, des enjeux auxquels le plan ne répond que partiellement.
Le conseil se félicite de la « clarification des objectifs généraux » pour les cinq prochaines années mais souligne l’absence parmi les indicateurs d’efficacité du plan, de deux objectifs pourtant essentiels : la diminution du nombre de personnes infectées ignorant leur infection et l’augmentation du taux moyen de CD4 au moment du diagnostic. Il relève aussi des contradictions, notamment entre la promotion d’une prévention combinée et la réaffirmation du préservatif comme un socle de la prévention. Enfin, le conseil souligne les contradictions entre les objectifs de santé publique développés dans le plan et les politiques publiques de sécurité et de maîtrise des flux migratoires.
Quotimed.com, le 21/10/2010
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