Inspiré du rapport Gründfeld, le plan cancer II, rendu public à Marseille le 2 novembre par Nicolas Sarkozy, présente également de grandes similitudes avec le rapport Marescaux sur les centres hospitalo-universitaires. Et fait la part belle à la recherche. Doté de 730 millions d’euros (contre 600 millions pour le plan Cancer I), le plan cancer prévoit en effet l’instauration de cinq sites d’excellence, labellisés par l’Inca, dont l'objectif sera de concourir à l’échelle mondiale dans le domaine de la recherche et de la réalisation d’essais cliniques précoces de nouveaux médicaments. Ces sites reprennent peu ou prou la logique des instituts hospitalo-universitaires (IHU) proposés par le rapport Marescaux : excellence, travail en réseau, recherche de niveau mondial. Selon une source autorisée, ces cinq sites se répartiraient entre Paris, Lyon et Marseille : deux sites à Paris, autour de l’Institut Gustave-Roussy et de l’AP-HP, un à Lyon et un à Marseille, le cinquième pouvant être localisé à Nantes ou Bordeaux. Toujours dans le domaine de la recherche, le président Nicolas Sarkozy a souhaité que « 15 % du budget de la recherche prévu par le plan soient consacrés à l’analyse des risques environnementaux et comportementaux ». La formation des professionnels n’est pas laissée de côté. Constatant une certaine pénurie en spécialistes, notamment en oncologie, hématologie, Nicolas Sarkozy a visé une augmentation de 20 % de ces spécialités. Un effort particulier sera accordé à la radiophysique, en augmentant pour cette spécialité le nombre d’étudiants de 100 chaque année. Deuxième pan du plan cancer II : la lutte contre les inégalités. « Est-il normal que le nombre de cancers soit deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres, dans la population âgée entre 30 et 65 ans ?", s’est écrié Nicolas Sarkozy. Pour lutter contre ces inégalités, le plan cancer II propose tout un éventail de mesures : meilleure évaluation du dépistage, notamment parmi les plus défavorisés, statistiques mieux actualisées, plan d’action contre l’obésité, développement de l’activité physique… La prévention passe aussi par la lutte contre le tabac et l’alcoolisme. Sujet polémique, la hausse du tabac a été de 6 % depuis le 9 novembre dernier. Une augmentation jugée faible par Thomas Tursz, président de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, interrogé par Décision Santé. D’autres mesures d’accompagnement, dans la juste continuité du premier plan cancer, sont actées : dispositif d’annonce pour 80 % des patients, octroi de 74 IRM supplémentaires, maintien de la liste en sus.
Troisième pan : la vie après le cancer. Les patients guéris sortiront de la prise en charge ALD. « Ce plan est dans la continuité du précédent, explique Dominique Maigne, délégué général de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer. Nous sommes heureux de constater que des mesures comme la liste en sus ne sont pas mises en cause. Un effort important est également accordé à l’innovation. » « La lutte contre les inégalités territoriales et l’accent mis sur la vie après le cancer sont les deux points principaux de ce plan. L’intérêt porté aux infirmières de coordination est un bon point. La mise en place des cinq sites d’excellence, qui peut-être recoupe les instituts hospitalo-universitaires (IHU), va certainement enrichir la cancérologie, tout en compliquant les choses », pense le professeur Véronique Trillet-Lenoir, cancérologue au CHU de Lyon.
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