UNE INFORMATION judiciaire devrait être ouverte prochainement à Paris après une plainte pour «discrimination» en raison d'un handicap déposée fin septembre 2006 par l'association de parents d'enfants autistes Léa pour Samy. Selon l'organisation, une dizaine de familles sont prêtes à se joindre à la procédure. Les plaideurs estiment que, faute de moyens suffisants et adaptés, les «pouvoirs publics» ont «mis en place sciemment une discrimination» des autistes en les plaçant dans des hôpitaux psychiatriques ou en obligeant les mères et les pères à les envoyer dans des institutions spécialisées et privées en Belgique. La mère d'un jeune de 16 ans, Tina Oldenskov, s'est déjà portée partie civile. Le mouvement de contestation qui s'est constitué demande que le juge d'instruction qui sera saisi de l'enquête judiciaire «convoque des hauts fonctionnaires du ministère de la Santé et des responsables de l'Etat pour rendre compte».
D'après une étude d'avril 2005 du ministère de la Santé, seulement 10 % des autistes en âge d'aller à l'école «bénéficient d'une intégration scolaire ou d'une formation professionnelle en milieu ordinaire». Dans ce contexte, le ministère délégué aux Personnes handicapées annonce la mise en place «dans les prochaines semaines» d'un comité national de l'autisme, organe de veille et de proposition prévu dans un plan de prise en charge de ce handicap, présenté en 2004. Pour le président de Léa pour Samy, M'Hammed Sajidi, «c'est catastrophique, car les mêmes experts qui envoient nos enfants en psychiatrie et non à l'école se trouveront associés au (futur) comité».
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