INVITÉ DE l’Acip (Association des cadres de l’industrie pharmaceutique), le ministre de la Santé a cherché à rassurer ce secteur d’activité alors que se dessinent les contours de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale (Lfss).
Bien que l’enveloppe dévolue aux soins de ville en 2007 prévoie une baisse de 2,6 % du poste des produits de santé, Xavier Bertrand a néanmoins certifié aux industriels que, «en 2007, nous tenons compte du fait que 2006 aura été particulièrement difficile pour vos entreprises. Nous avons toujours pour objectif une croissance raisonnée du marché du médicament, menée par le vrai progrès thérapeutique et le bon usage des médicaments dans le cadre d’une gestion rigoureuse et équilibrée de nos moyens». Malgré tout, le ministre a indiqué qu’il avait envoyé un courrier au Ceps (comité économique des produits de santé, organisme qui fixe notamment les prix des médicaments), lui demandant de rechercher «une cohérence des prix au sein de chaque classe pharmaco-thérapeutique, notamment lorsqu’un générique apparaît ou lorsque le prix des génériques de la classe baisse» – souhaitant en clair que soit poursuivie la politique de baisses de prix pour les classes de médicaments dans lesquelles apparaît un générique. Xavier Bertrand a toutefois indiqué avoir «écarté ce que craignaient nombre d’acteurs, c’est-à-dire le principe des jumbo-group (prix de référence par classe thérapeutique, notamment pratiqué en Allemagne) dans notre pays». De plus, le ministre de la Santé compte bien poursuivre «une gestion cohérente et dynamique des prix, en diminuant le prix des médicaments qui restent particulièrement coûteux dans une classe génériquée, ou qui sont des contournements de génériques».
Bref, tous les ingrédients d’une bonne soupe à la grimace pour l’industrie pharmaceutique semblent réunis, d’autant que le ministre a énoncé un certain nombre d’autres mesures pour 2007. Sur les ventes directes et en gros de médicaments, Xavier Bertrand compte instaurer une augmentation exceptionnelle de la taxe sur le chiffre d’affaires 2006. Car des économies de 100 millions d’euros avaient été prévues sur ce poste dans le plan Médicament, et Xavier Bertrand assure qu’elles n’ont pas été réalisées. Mais, ajoute-t-il, «cette mesure a vocation à rester ponctuelle». Il n’a toutefois pas chiffré l’augmentation de cette taxe. Enfin, le ministre a confirmé que la taxe sur le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique, habituellement de 0,6 %, mais élevée par le Plfss 2006 à 1,96 %, serait ramenée à 1 % en 2007. «Le retour vers le taux de base est amorcé dès maintenant, a-t-il indiqué, même si la dépense de médicaments reste supérieure aux objectifs fixés lors de la construction de l’Ondam (objectif national des dépense d’assurance-maladie) 2006.»
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