1. Quel bilan tirez-vous du quinquennat ?
C’est simple, Nicolas Sarkozy a bradé le système de santé sans bénéfice pour personne. À la fin de son mandat, les Français se soignent moins bien, l’hôpital public manque de moyens et les patients attendent des heures aux urgences. Quant aux professionnels de santé, ils exercent dans des conditions de plus en plus difficiles. Augmentation du reste à charge, renoncement aux soins même pour les personnes qui ont un salaire, difficultés dans de nombreuses communes pour trouver un médecin, dégradation des conditions de prise en charge : les Français ont fait de nombreux sacrifices depuis 5 ans. Et dans le même temps, ils constatent que le déficit de la sécurité sociale s’est accru. Je comprends qu’ils se posent des questions.
2. Au lendemain du 6 mai, en cas de victoire de François Hollande, quelle serait la mesure santé la plus urgente à prendre ?
La première mesure sera d'engager le plafonnement des dépassements d'honoraires, parce qu’elle aura un impact immédiat sur le quotidien des Français. Dans un système de santé comme le nôtre, fondé sur la solidarité, chacun doit pouvoir se soigner quelles que soient ses ressources. Or, aujourd'hui, près d'un Français sur trois renonce à des soins, faute de moyens. Nous ouvrirons également la discussion pour mettre en place le tiers payant chez les médecins généralistes.
3. Quelle recette préconisez-vous pour renforcer l’attractivité de la médecine générale ?
Plus qu’une simple recette, c’est un ensemble de mesures cohérent et volontariste qu’il faut impulser très rapidement pour redonner aux jeunes médecins l’envie de choisir la médecine générale, qui doit être mieux valorisée dès la formation, en matière de recherche et de stages. Nous devrons aussi améliorer les conditions d’exercice, favoriser le travail en équipes pluriprofessionnelles ou développer le salariat pour ceux qui le souhaitent. Nous lancerons aussi un plan d’urgence pour aider les jeunes médecins à s’installer dans les zones démédicalisées.
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