L ES décès par noyade dans les piscines privées ont augmenté de 48,6 % l'été dernier par rapport à l'année précédente. Ils ont fait 55 morts, dont 32 enfants de moins de 5 ans. Sept victimes avaient entre 6 et 20 ans et 16 plus de 20 ans. Quarante d'entre elles sont mortes sur place.
Les chiffres de l'enquête effectuée par la direction de la Défense et de la Sécurité civile du ministère de l'Intérieur montrent que la noyade est devenue en France la première cause de décès par accident domestique.
C'est que le parc des piscines familiales, qui ne sont plus considérées comme des produits de luxe, est actuellement évalué entre 500 000 et 600 000. Il se développe à un rythme annuel très soutenu, de l'ordre de 10 %.
Une piscine sur trois avec des moyens de protection
Or, note la commission de sécurité des consommateurs (CSC), une piscine sur trois seulement serait dotée d'un moyen de protection. D'où l'importance, naturellement, de la surveillance. C'est le thème principal de la campagne lancée par la CSC, en liaison avec les ministères de l'Emploi et de l'Intérieur, la Fédération des constructeurs d'équipements de loisirs, le Comité français d'éducation pour la santé (CFES) et les conseils régionaux de Poitou-Charentes et de Midi-Pyrénées : « Une noyade est si vite arrivée ! Ne laissez jamais votre enfant tout seul ! »
La commission rappelle que l'enfant doit être surveillé par un adulte de façon constante, même quand la piscine bénéficie de barrières de protection suffisamment hautes (au moins un mètre pour éviter qu'elles soient escaladées) ; l'enfant doit en outre porter un gilet ou une bouée et, en dehors des périodes d'utilisation, la piscine doit être revêtue d'une couverture rigide (à ne pas confondre avec la bâche souple flottante qui, elle, ne protège pas), d'un volet roulant et d'une alarme.
Contrairement aux Etats-Unis ou à l'Australie, aucune protection n'est encore imposée par la réglementation française. Cette carence devrait prochainement prendre fin. L'ancien secrétaire d'Etat au Logement, Louis Besson, avait mis l'accent, en mars dernier, sur la nécessité de normaliser les équipements de protection.
La direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) propose, pour sa part, qu'une norme de sécurité soit enfin élaborée, notamment pour les barrières. Un avant-projet pourrait être soumis à enquête publique d'ici la rentrée 2001, à l'initiative de la commission de normalisation (AFNOR). Mais, d'ici là, combien de petites victimes auront été sorties trop tard de l'eau ?
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