Pierrefitte: blouses blanches et patients devant le cabinet de la gynécologue agressée

Publié le 05/03/2011

Une centaine de personnes se sont rassemblées vendredi devant le cabinet d'une gynécologue agressée et blessée le 22 février à Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis. «Agresser un médecin, c'est tuer la santé», pouvait-on lire sur une affiche brandie par un manifestant. Il y a avait là des habitants de Pierrefitte et des professionnels de santé qui voulaient ainsi exprimer leur inquiétude et dénoncer des agressions récurrentes dans la ville visant particulièrement les médecins. Après son agression, le Dr Michèle Alia -qui souffre d'une fracture au doigt depuis son agression par un jeune homme (un suspect de 17 ans qui a été incarcéré)- devrait reprendre le travail le 23 mars, bien qu’ayant atteinte l’âge de la retraite: «Je ne veux pas partir à la retraite sur cette expérience, ça serait une fuite.» La dernière pédiatre de la ville a pour sa part, décidé de partir après une agression. Et d’une manière générale, les médecins s'inquiètent de ne pas être remplacés lors de leur départ en retraite. Joselyne Rousseau, médecin généraliste et présidente de l'Association des professionnels de santé de Pierrefitte a expliqué lors du rassemblement : «On voudrait qu'on assure notre sécurité et des mesures incitatives pour nous aider financièrement,», dit-elle alors même que Pierrefitte n'est pas classée en zone franche. «J'ai envie de rester, je suis très attachée à cette population en grande précarité et c'est pas une bande de petits voyous qui vont me dicter ce que je dois faire», ajoute encore le Dr Rousseau, qui a elle aussi subi plusieurs agressions, dont une à main armée. Le maire PS, Michel Fourcade, a écrit au nouveau ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, pour demander un commissariat, une brigade spécialisée de terrain (BST) et une solution pour sécuriser les professionnels de santé.