DE NOTRE CORRESPONDANTE
CINQ ANS APRÈS la catastrophe d’AZF, le sud de Toulouse, et en particulier le site de Langlade, est en pleine renaissance, avec le projet du cancéropôle. «Il ne s’agit plus de promesse, c’est une réalité», a indiqué Philippe Douste-Blazy, président du grand Toulouse, ministre des Affaires étrangères, lors du coup d’envoi officiel des travaux.
A terme, ce site de 220 hectares dédié à la recherche contre le cancer rassemblera 2 400 chercheurs du public (Inserm, Cnrs, université, CHU) et du privé (Laboratoires Pierre Fabre, sanofi-aventis, GlaxoSmithKline), une clinique universitaire du cancer (voir ci-dessous), un institut des technologies avancées des sciences du vivant : un hôtel à projets pour favoriser les partenariats de recherche public-privé.
Objectif ? Faire reculer la mortalité due au cancer de 20 % dans les cinq prochaines années, comme l’avait demandé Jacques Chirac en 2003 en lançant le chantier Cancer.
Pour l’heure, ce sont les laboratoires privés Pierre Fabre et sanofi-aventis qui donnent les premiers coups de pioche pour créer ou étendre leurs sites.
Les Laboratoires Pierre Fabre ont mis en chantier un bâtiment de recherche et développement de 40 000 m2 où travailleront 750 cliniciens, pharmaciens, chercheurs et techniciens ; la livraison du bâtiment est prévue pour 2008. Les équipes d’autres sites existants (notamment à Ramonville et à Labège) se rassembleront dans ce site. Pierre-Yves Revol, directeur général délégué de Pierre Fabre, a rappelé son engagement dans la lutte contre le cancer.
Tour de contrôle.
«L’oncologie représente 50% de nos investissements, soit 100millions d’euros, et nous développons dans ce secteur des projets majeurs concernant le cancer de la vessie, les tumeurs cutanées, les leucémies.» Le but est «que le cancéropôle devienne la tour de contrôle de toutes nos activités de recherche et développement en France et que nous soyons un acteur moteur sur ce site».
Pour sanofi-aventis, l’oncologie fait aussi partie des axes de recherche majeurs. Le laboratoire a lancé des travaux d’extension d’envergure, avec la construction d’un bâtiment de 26 000 m2 qui devrait s’achever à la fin 2008. Jean-Pierre Maffrand, directeur de recherche, a insisté sur «l’importance des travaux consacrés à l’angiogenèse», en précisant que trois molécules antiangiogenèse, dont une protéine recombinante, sont aujourd’hui en développement préclinique et clinique chez sanofi-aventis.
Autre axe de recherche prioritaire pour sanofi : les médicaments qui réduisent les effets secondaires associés aux traitements cancéreux. Jean-Pierre Maffrand a précisé que le site toulousain avait été choisi pour accueillir la chimiothèque du groupe, soit 1,5 million d’échantillons conditionnés sous forme de poudre dans un système entièrement robotisé. Le bâtiment accueillant la chimiothèque sera construit en 2007-2008.
Sur ce campus, chercheurs, médecins, universitaires et malades se côtoieront au quotidien. Une particularité unique qui devrait permettre le renforcement des collaborations public-privé. C’est en tout cas le souhait unanime à ce jour.
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