La préparation des élections aux Urml

Pierre Costes (MG-France) : « Pendant la campagne, la vie syndicale continue »

Publié le 26/03/2006
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UNE CINQUANTAINE de médecins, hommes et femmes, les yeux fixés vers un horizon radieux, les bras levés... En fin de semaine dernière, sur la terrasse du siège de MG-France, à Paris, l’ensemble des têtes de liste (et leurs seconds) se faisaient photographier pour la postérité à l’occasion du lancement officiel de la campagne de ce syndicat pour les prochaines élections aux Urml (Unions régionales des médecins libéraux).

L’occasion était belle pour le Dr Pierre Costes, président de MG-France, de rappeler que «pendant la campagne, la vie syndicale continue». Effectivement, en dépit (ou à cause ?) des enjeux électoraux, Pierre Costes a mis en place un programme d’action plutôt chargé : «Tout d’abord, nous allons faire en sorte que les caisses respectent les médecins généralistes. Ils en ont ras le bol de les voir leur réclamer les indus aussi promptement, alors que dans le même temps le ticket modérateur est amputé du tiers payant, que les forfaits d’astreinte sont trop souvent contestés et non payés, et que les caisses chipotent sur les indemnités kilométriques.» Si bien que Pierre Costes propose à tous les médecins d’envoyer à MG-France leurs relevés d’impayés, et assure que sur la base de ces relevés MG-France enverra aux Cpam (caisses primaires d’assurance-maladie), et par huissier, des injonctions de payer. «Même quand il ne s’agit pas de grosses sommes, c’est une question de principe», déclare Pierre Costes.

Mission à la Réunion.

Deuxième plan d’action de MG-France : l’envoi à la Réunion, d’ici à l’été, d’une «mission d’information professionnelle», composée de médecins généralistes, d’internes, d’externes, d’effecteurs et de régulateurs en PDS. Pour Pierre Costes, «l’idée est d’aller voir sur le terrain comment les médecins libéraux réunionnais ont pris en charge l’afflux massif de malades pendant l’épidémie de Chikungunya. Il s’agit pour nous d’être en mesure de construire un modèle de réponse sanitaire à une épidémie de grande ampleur, applicable en métropole en cas de pandémie de grippe aviaire». Car, selon Pierre Costes, depuis le début de l’épidémie à la Réunion, «si trois ministres s’y sont déjà rendus, peu a été fait». Pierre Costes constate, non sans irritation que, dans le cadre de la préparation à l’épidémie de grippe aviaire, le ministre de la Santé «dispose d’autant de masques, de vaccins et de traitements, alors que les généralistes, qui seront en première ligne, n’ont rien». Pierre Costes en est presque sûr, «le plan du gouvernement va faire l’impasse sur les médecins généralistes, c’est nul! Nous, nous voulons faire des plans au service des professionnels, et non des professionnels au service des plans».

> HENRI DE SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7927