M ICHEL PICCOLI a reçu à Taormina, en Sicile, le IXe prix Europa du théâtre, décerné par un jury de metteurs en scène, critiques, responsables de festivals, etc. Il est le premier comédien à recevoir ce prix prestigieux, et bien doté, qui avait jusqu'alors distingué des metteurs en scène, Ariane Mnouchkine, Peter Brook, Luca Ronconi, des écrivains, Heiner Müller, une grande chorégraphe directrice de compagnie, Pina Bausch, notamment.
Piccoli, qui espère que le dernier film qu'il a lui-même réalisé, « la Plage noire », sera présenté au prochain festival de Cannes, s'il est une grande vedette du cinéma européen, n'a guère quitté les planches. Des petits théâtres de la Rive Gauche où il défendit, devant des salles parfois peu fréquentées, des auteurs nouveaux, jusqu'aux Bouffes du Nord qui vit, à l'orée des années quatre-vingt, son retour après douze ans d'absence dans « la Cerisaie », de Tchekhov, mise en scène par Peter Brook, a depuis régulièrement été à l'affiche. Avec Luc Bondy, il a joué « Terre étrangère », de Schnitzler, et « le Conte d'hiver », de Shakespeare ; avec Patrice Chéreau, il a créé deux pièces de Bernard-Marie Koltès, « Combat de nègre et de chiens » et « le Retour au désert » (avec Jacqueline Maillan). Robert Wilson aussi l'a mis en scène dans « la Maladie de la mort », de Marguerite Duras, spectacle sophistiqué dans lequel il avait pour partenaire la hiératique danseuse et chorégraphe Lucinda Childs.
Un colloque a réuni à Taormina les proches de Michel Piccoli et l'acteur-réalisateur a pu à loisir égrener ses souvenirs de théâtre comme de cinéma devant un auditoire italien ému par celui dont la famille est lointainement originaire de Milan...
Deux autres prix ont été remis, à deux représentants des « nouvelles réalités » de la scène : Heiner Goëbbels, compositeur qui a renouvelé le théâtre musical, Alain Platel, qui se tient aux frontières de la danse, du théâtre.
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