Arts
° A Malaga, le nouveau Museo Picasso
Dans un prestigieux palais du XVIe siècle, le musée Picasso vient d'être inauguré à Malaga, où naquit le 25 octobre 1881 le célèbre peintre andalou. Après Antibes (1947), Barcelone (1963) et Paris (1985), c'est au tour de la belle cité hispanique d'accueillir une importante série des uvres de l'artiste, qui proviennent pour la plupart de la générosité de Christine Ruiz-Picasso, la veuve de Paul (le fils de Pablo et d'Olga), et de son fils Bernard. Ce sont précisément 133 uvres qui ont été données par la première, environ 70 par le second (parmi lesquelles 49 sont simplement prêtées).
Le musée Picasso de Malaga est vaste à deux titres. Sa surface excède les 8 000 m2. En outre, il permet de découvrir ou de redécouvrir des tableaux magistraux du virtuose, ses icônes (Paulo au bonnet blanc, Olga à la mantille), ses dessins phares de la période cubiste : à peu près toutes les étapes de l'itinéraire de l'artiste y sont superbement représentées.
Après la visite des collections permanentes, on pourra explorer l'exposition temporaire « le Picasso des Picasso », composée de 87 uvres, dont beaucoup furent trouvées dans les ateliers à la mort du peintre.
Museo Picasso Malaga, palacio de Buenavista, San Agustin 8. 29015. Malaga, Espagne. Tél. 00.34.95.260.27.31, www.mpicassom.org.
° A Paris, à la Pinacothèque, la collection de Jacqueline
Offrir des expositions de dimension internationale composées d'uvres d'art rarement ou jamais dévoilées au public (notamment celles de collectionneurs privés) : telle est la vocation de la Pinacothèque, nouveau musée parisien qui vient d'ouvrir ses portes au cur du Xe arrondissement, en lieu et place du bâtiment qu'occupait jusqu'alors la manufacture Baccarat.
Pour son inauguration, et avant d'entamer un programme de travaux intérieurs qui la fera s'agrandir encore d'ici à 2004, la Pinacothèque présente ses lieux en faisant découvrir les uvres de la collection personnelle de Jacqueline Picasso, dernière épouse et égérie du peintre : plus de 80 toiles, des dessins et des sculptures dont beaucoup n'ont jamais été dévoilés (on a pu toutefois en voir certains au Grand Palais à Paris en 1982 et d'autres au musée Picasso de Barcelone en 1990-1991). L'exposition propose par ailleurs de contempler près de 160 « photographies de famille » prises par Jacqueline.
Une première partie concerne l'époque précédant la rencontre de Pablo et de Jacqueline. Une vingtaine de toiles et de dessins la composent. Le deuxième volet, plus riche et intéressant, renvoie aux uvres postérieures à 1953 (date de sa rencontre avec la jeune femme), jusqu'à 1972. Elles témoignent de l'intense créativité de Picasso durant les dernières années de sa vie, trop souvent mise en doute. Ses audaces, ses fantaisies sont prodigieuses. Jacqueline n'est presque jamais absente de ces travaux. Il la peint en mettant en avant son port de tête gracieux et animal ; il la peint dans ses activités quotidiennes ; il la peint de profil, de face, de trois-quarts, etc. On sait par exemple que Picasso a fait 70 portraits de Jacqueline dans la seule année 1962. Une vénération picturale.
Pinacothèque de Paris, 30 bis, rue de Paradis, Paris 10e. Entrée : 12 euros (TR : 6 euros). Exposition jusqu'au 28 mars. www.pinacotheque.com Locations : 0.892.684. 694.
° A Paris, au musée Picasso, les archives de Picasso
« On est ce que l'on garde » : c'est le titre amusant et judicieux choisi par le musée de l'Hôtel salé pour présenter les archives de Picasso, l'homme et l'artiste. Picasso ne jetait rien, Picasso gardait tout. Obsessionnellement. « Je tiens à laisser à la postérité une documentation aussi complète que possible », confiait-il (« Conversations avec Picasso », Brassai). Il faut aller se plonger dans le fonds pléthorique d'archives qu'il a accumulées et récoltées toute sa vie : carnets de note, agendas, lettres, cartes postales, morceaux de papiers, journaux, croquis, photos, tickets de métro, factures... On y découvrira des courriers de ses amis, d'écrivains, de marchands, de ses détracteurs ou admirateurs, des portraits de lui réalisés par des inconnus, des coupures de presse sur la Guerre Froide...
A travers cet inventaire, on aimera découvrir les comportements et les manies de l'homme et le processus créatif de l'artiste.
Musée national Picasso, Hôtel salé, 5, rue de Thorigny, Paris 3e. Tlj. sauf mardi de 9 h 30 à 17 h 30. Renseignements : 01.42.71. 25. 21. Jusqu'au 19 janvier 2004. www.musee-picasso.fr. Catalogue, 382 pages, éditions RMN, 65 euros.
° A Cannes, à La Malmaison, Picasso graveur
Après les expositions « Picasso, voyage dans l'amitié » et « Picasso, mon ami. Photos de Lucien Clergue », le musée cannois de La Malmaison poursuit son hommage à Picasso en présentant ses gravures.
En 1956, Pierre-André Benoit (1921-1993) persuade le peintre de réaliser des gravures sur des plaques de Celluloïd, une matière résineuse permettant de graver sur des planches légères en format de poche. Picasso, charmé par le talent et l'imagination de l'éditeur, accepte de collaborer jusqu'en 1967 à la création de dix-sept « petits livres papillons » imprimés par Pierre-André Benoit. Plus de 40 de ces gravures illustrant des poèmes de René Crevel, René Char, Tristan Tzara, Jacqueline Roque sont présentés à la Malmaison, sur la Croisette.
La Malmaison, 47, bd de la Croisette, 06400 Cannes. Tlj. sauf lundi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 heures. Renseignements : 04 .97. 06. 44. 90. Jusqu'au 4 janvier 2004.
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