Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), les substituts de phtalates présents dans les jouets sont sans danger pour la santé des enfants de moins de trois ans.
Pour son évaluation, l'ANSES s'est penchée sur un échantillon de 31 jouets (jouets premier âge, poupées, jeux de construction) et accessoires pour enfants (bavoirs, anneaux de dentition, sucettes).
Le polychlorure de vinyle (PVC) représente l’une des matières plastiques les plus utilisées dans le domaine des jouets et les plastifiants les plus utilisés dans le PVC sont les phtalates. Le plastique « est le matériau le plus couramment mis en bouche » par les très jeunes enfants, rappelle l'ANSES.
Manque de données
L’agence rappelle que l'exposition à de multiples substances chimiques présentes dans des produits de consommation, pendant les périodes critiques du développement de l’enfant (in utero, périnatal, etc.), « est évoquée parmi les hypothèses permettant d’expliquer l’augmentation de l’incidence de certaines pathologies telles que l’obésité, les troubles neuro-développementaux, des effets sur l’appareil reproducteur... ».
L'agence, qui s'est auto-saisie suite à l'interdiction de certains phtalates toxiques utilisés dans les jouets, s'est surtout penchée sur cinq substituts. Pour 4 d’entre eux (ATBC, DINCH, DEHTP, TXIB), « au vu des connaissances actuellement disponibles, les résultats de l’expertise ne mettent pas en évidence de risques sanitaires pour les enfants de moins de 3 ans », souligne l'agence. Pour le cinquième, le DOIP, « le risque sanitaire n'a pu être évalué du fait de l'absence de données sur les dangers de la substance », précise l'ANSES qui recommande de « ne pas l'utiliser sans avoir au préalable acquis des connaissances sur sa toxicité ».
L'évaluation a mis en évidence la présence « de substances dont l’usage est restreint ou interdit dans de nombreux jouets commercialisés en Europe ». Dès lors, l'ANSES rappelle « l’utilité des contrôles réalisés au niveau de la filière du jouet, afin d’éviter la présence sur le marché français de jouets non conformes à la réglementation, et recommande de maintenir a minima une telle pression de vigilance ».
Évaluer avant la mise sur le marché
L’agence recommande aussi que l’évaluation des risques liés à des substances présentes dans les jouets pouvant être mis en bouche, et notamment s’agissant de substances nouvelles, soit conduite avant leur mise sur le marché, à partir d’essais de migration permettant d’estimer l’exposition des enfants par voie orale. Actuellement, « l'évaluation des risques faite au niveau européen d'un point de vue réglementaire se base sur la composition » des objets, souligne Christophe Rousselle, responsable de l'unité d'évaluation des substances chimiques à l'ANSES, qui a coordonné les travaux.
Les expositions aux phtalates varient selon l'âge des enfants. Chez ceux âgés de 1 à 3 ans, les expositions sont « globalement similaires et plus faibles » que chez les nourrissons (0 à 12 mois), relève l'ANSES. Une différence qui s'explique « par le temps de mise en bouche généralement plus élevé » pour les plus jeunes enfants.
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