Arts
Phénoménale ? En tout cas, celle que lui consacre le Centre Georges Pompidou n'est pas traditionnelle. C'est le moins que l'on puisse dire. Dans une salle de 800 m2, plongée dans l'obscurité et entourée d'un rideau de couleur taupe, une vingtaine de podiums sont disposés, surmontés par un système vidéo subtil représentant en trois dimensions le visage de Philippe Starck, une figure dotée du don de la parole, et qui en use avec prolixité.
Les uvres de Starck ne sont pas présentées ici « en chair et en os » comme on aurait pu le penser, mais en images reproduites sur des écrans qui les font défiler, accompagnées par les commentaires autobiographiques du maestro-designer. Au moins échappe-t-on au bric-à-brac d'objets habituel, à ces grandes manifestations rétrospectives, et la formule qu'on nous propose est-elle assez ingénieuse. Mais elle est très frustrante. Le mot « exposition » perd tout son sens dans cette grand' messe audiovisuelle. C'est virtuellement qu'on pourra apprécier les 180 pièces de création répertoriées, de la chambre à coucher présidentielle de Danielle Mitterrand au café Costes, du fauteuil minimaliste Richard III au presse-citron Juicy Salif sorti tout droit de la quatrième dimension, de la lampe Miss Sissi à l'usine de couteaux de Laguiole.
Starck parle d'une « non-exposition qui ne montre rien pour mieux démontrer ». Le visiteur souscrira certainement au premier terme de la formule, mais restera sceptique sur la portée de la démonstration ici. Il a été montré depuis bien longtemps que Starck était un grand artiste. Il a déjà été démontré aussi que Starck était assez mégalo et narcissique.
Centre Georges Pompidou, Paris 4e. Tlj sauf le mardi de 11 h à 21 h. Entrée : 6,5 euros (TR : 4,5 euros). Jusqu'au 12 mai.
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