PHILIPPE BAS, 48 ans, succède au ministre de la Santé et des Solidarités Xavier Bertrand (« le Quotidien » des 23 et 26 mars). Ce dernier va se consacrer maintenant à plein-temps à la campagne présidentielle en tant que porte-parole de Nicolas Sarkozy, notamment pour y «porter davantage les thèmes de la protection sociale» qui est «la première préoccupation des Français», a-t-il déclaré lors de la passation de pouvoirs.
Rallié lui aussi au candidat de l'UMP (quoique tardivement), Philippe Bas se retrouve donc seul aux manettes du ministère de la Santé et des Solidarités, après avoir occupé les fonctions de ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille, sous la tutelle de Xavier Bertrand depuis juin 2005. Après «trois années intenses, éprouvantes, mais aussi trois années exceptionnelles», le porte-parole de Nicolas Sarkozy laisse le ministère «entre de très bonnes mains».
Il est vrai que son successeur, énarque, connaît bien les dossiers qui lui incombent jusqu'à la fin de la mandature. Chiraquien, Philippe Bas a fréquenté l'avenue de Ségur de 1993 à 1997, en intégrant tour à tour les cabinets ministériels de Simone Veil, Philippe Douste-Blazy et Jacques Barrot. Après avoir participé à la mise en place du plan Juppé, il rejoint en 1997 la présidence de la République. Philippe Bas est devenu alors « sherpa » de Jacques Chirac pour toutes les questions sociales, avant d'accéder en 2000 au secrétariat général de l'Elysée (d'abord adjoint, il y remplace Dominique de Villepin de 2002 à 2005).
Dans l'ombre de Xavier Bertrand, Philippe Bas a oeuvré avec discrétion et détermination. En moins de deux ans, on lui doit notamment la loi de 2005 sur les droits des personnes handicapées, le plan Solidarité grand âge (2006-2010) et le plan Petite Enfance.
Garant de l'égalité devant la santé.
S'il ne va «pas préparer de grands projets de loi» dans les semaines à venir, Philippe Bas entend «continuer ce qui a été engagé, mais aussi entreprendre». Le nouveau ministre n'exclut pas des «initiatives» et se fixe plusieurs orientations. «La sécurité sanitaire» fait l'objet d'une réunion aujourd'hui même, compte tenu de l'affaire d'Epinal et du plan de veille anticanicule qui sera «bientôt lancé». Philippe Bas se propose de «veiller à l'égalité des Français devant la santé», de «manifester respect et reconnaissance à toutes nos professions de santé» et de s'occuper de l'amélioration des conditions de vie des malades. A l'heure où la question de l'euthanasie est beaucoup évoquée dans la campagne électorale, le ministre préfère évoquer «l'accompagnement en fin de vie et la lutte contre la douleur par des soins palliatifs».
Reste le dossier du secteur optionnel en suspens, mais Philippe Bas n'aura peut-être pas besoin de le régler par décret si les syndicats médicaux, l'assurance-maladie et l'Union nationale des organismes complémentaires (Unocam) parviennent à un accord.
Goulard soutient Bayrou
François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur, a apporté son soutien à François Bayrou, considérant que le candidat UDF défend «le seul programme sérieux» dans la course à l'Elysée. Membre de l'UMP, François Goulard est le deuxième ministre, après Azouz Begag, à se ranger derrière François Bayrou. L'UMP a réagi à ce ralliement en raillant les «incohérences» du ministre, et en soulignant que, quand François Goulard a présenté le budget de l'Enseignement supérieur et de la Recherche à l'automne dernier dans le cadre de la loi de finances, celui-ci a été rejeté par l'UDF.
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