Ce test, qui vient augmenter l'éventail d'analyses de biologie médicale pour la prise en charge des patients VIH+, est le fruit d'une collaboration entre Viralliance, société de biotechnologies, et l'INSERM U552, dirigée par le Dr François Clavel, codécouvreur du virus VIH2 à l'Institut Pasteur.
L'apparition des antirétroviraux (quatorze actuellement disponibles) a considérablement modifié l'évolution de la maladie due au VIH, en supprimant toute réplication virale apparente, rendant le virus indétectable dans le sang. Si ces traitements ne parviennent pas à éradiquer le virus de l'organisme, ils permettent de stabiliser l'évolution de la maladie, permettent la restauration partielle du nombre de cellules immunitaires sanguines (CD4 supérieurs à 350-400/mm3). L'apparition des complications est moindre et, surtout, ces molécules ont permis une réduction considérable de la mortalité. Pour 60 % des patients VIH+ traités, cette situation est la réalité. Mais, pour d'autres, du fait d'une insuffisance thérapeutique d'ordre pharmacologique liée à une observance insuffisante, à une interaction médicamenteuse ou à une résistance virologique, c'est l'échec, avec une dégradation de l'état clinique.
La résistance du virus du patient aux antirétroviraux est un réel problème, caractérisé par l'inefficacité d'un traitement à stopper la réplication du VIH. Les molécules antivirales sont en général utilisées en combinaison (bi-, tri-, tétrathérapie) pour exercer une forte pression sur la réplication virale et diminuer le risque de souches VIH résistantes.
Le taux de mutation le plus élevé
Mais le VIH est le virus humain présentant le taux de mutations le plus élevé de tous les virus pathogènes. Certaines de ses mutations vont alors permettre aux virus de se protéger et d'échapper à l'activité virale des antirétroviraux ; de là, le virus se multiplie et on assiste à une reprise de l'évolution de la maladie, même en présence de médicaments ; c'est la résistance aux antiviraux.
Les tests de résistance, génotypiques et phénotypiques, associés aux données de la charge virale constituent un outil important pour guider les médecins traitants dans le choix d'un traitement. Contrairement aux tests génotypiques de résistance largement utilisés qui estiment, prédisent la résistance, mais qui ne mesurent pas la résistance aux antirétroviraux, le nouveau test Phenoscript, test phénotypique, permet de mesurer directement la sensibilité du VIH circulant dans le sang du patient à chacun des médicaments disponibles. Ce test phénotypique, premier test de résistance phénotypique en France, peut être utilisé chez les patients en situation d'échec thérapeutique, chez les femmes enceintes, chez les nouveau-nés, pour qui les options thérapeutiques sont limitées, en prophylaxie de postexposition.. Il va permettre aux cliniciens de prédire la bonne efficacité d'un antiviral sur un patient donné ou, au contraire, présager une absence de réponse au traitement envisagé. En définitive, il permet donc de sélectionner le meilleur traitement possible, avec une bonne probabilité de succès, adapté aux besoins du patient en termes de toxicité et de pharmacologie.
La technologie Phenoscript a été transférée au laboratoire d'analyse de biologie médicale spécialisée Pasteur Cerba, un accord de licence ayant été signé avec Viralliance.
Conférence de presse de Viralliance, avec, pour intervenants, Willy Rozenbaum, François Clavel, Jean-Dominique Poveda.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature