41 composés, dont 21 en développement

Pfizer présent sur les quatre fronts de la cancérologie

Publié le 29/06/2008
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DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

BIEN SÛR, le sunitinib (Sutent) est au coeur de la R&D de Pfizer, ainsi qu'un nouvel antiangiogénique, l'axitinib, actif sur les récepteurs VEGRF 1, 2 et 3 (« le Quotidien » du 11 juin 2008). Mais d'autres molécules sont prometteuses dans deux domaines moins explorés : la transduction de signal et l'immunothérapie. Trois exemples ayant fait l'objet de présentations à l'ASCO témoignent de cette réalité.

Inhibition spécifique de l'IGF-1R.

Le CP 751, 871 est un antagoniste du récepteur de l'IGF1 (IGFR1), autrement dit, du facteur de croissance insuline-like. Situés sur la membrane des cellules tumorales, ces récepteurs de tyrosine-kinase sont des médiateurs de la prolifération et de la survie tumorale. Le développement clinique du CP 751, 871 se fait dans plusieurs directions : CPNPC (étude ADVIGO 1016 et 1018), cancers de la prostate, du sein, colo-rectal et sarcome d'Ewing.

Ainsi, des résultats présentés à l'ASCO suggèrent que, dans les CPNPC, le degré d'expression de l'IGF-1R influençait le taux de réponses cliniques, le développement du produit devant donc s'appuyer sur les marqueurs moléculaires de la voie IGF-R1, une étude de phase II, associant le CP 751, 871 au carboplatine et au paclitaxel, montre en effet 78 % de réponses dans les cancers à cellules squameuses et 57 % dans les adénocarcinomes ( versus 46 % et 25 %, sans CP 751, 871), alors que dans les tumeurs indifférenciées le bénéfice du CP 751, 871 apparaît ; des résultats qui vont guider la réalisation du programme de phase III (ADVIGO). Des résultats préliminaires, mais assez spectaculaires, ont également été présentés dans les sarcomes (22 cas), dont 9 sarcomes d'Ewing, au pronostic terrible : 12 stabilisations ou améliorations ont été notées, dont une réponse partielle chez un enfant de 12 ans présentant un sarcome d'Ewing.

Inhibiteur pan-HER.

Les récepteurs HERT (Human Epidermal Growth Factor Receptors) sont présents ou pratiquement présents sur tous les types cellulaires et sont impliqués dans la croissance, la prolifération, la différenciation et la migration cellulaires. Il existe quatre types connus de récepteurs, le produit PF-00299804 étant une petite molécule qui inhibe l'ensemble de ces récepteurs. Un essai de phase I portant sur 29 patients, présenté à l'ASCO, révèle des résultats prometteurs, dont deux réponses partielles, dans des formes lourdement prétraitées de CPNPC, notamment par inhibiteurs d'EGFR (gefitinib, erlotinib). Des essais de phase II sont en cours.

Un vaccin contre le glioblastome.

Dernier exemple de la vitalité de la recherche Pfizer, le CDX 110, qui est une immunothérapie dirigée contre un mutant de l'EGFR, l'EGFR VIII. À Chicago ont été présentés les résultats de l'essai de phase II ACTIVATE, portant sur 21 patients atteints de glioblastome, résultats qui montrent que ce vaccin est bien toléré et qu'il augmente significativement la survie sans progression (TTP) et la survie globale, en association au traitement optimal (ablation, radiothérapie + témozolomide). Un bénéfice démontré au cours d'essais en double aveugle, pour des tumeurs histologiquement semblables.

Le pari de l'oncologie.

Ces exemples illustrent le dynamisme et le polymorphisme de la R&D de Pfizer en oncologie, cette discipline représentant une priorité pour le laboratoire : dans cette perspective, une oncology business unit a été autonomisée au niveau international en mars 2008, afin d'augmenter la réactivité et la possibilité de nouer des accords et partenariats.

(1) Conférence de presse organisée par Pfizer Oncology, ASCO 2008.

> Dr ALAIN MARIÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8402