Dans la grande majorité des affections inflammatoires pelviennes - 70 % -, les investigations ne découvrent aucun germe qui en explique l'origine. Certaines études moléculaires ont montré une association entre Mycoplasma genitalium et des urétrites non gonococciques ainsi que des cervicites. Aussi, Craig R. Cohen et coll. (Seattle et Nairobi) se sont-ils efforcés de rechercher la présence de ce germe par PCR (Polymerase Chain Reaction) dans des cas d'endométrites aiguës confirmées histologiquement.
Des douleurs abdominales basses récentes
C'est ainsi que des femmes de 18 à 40 ans qui s'étaient présentées dans un centre de traitement des MST de Nairobi (Kenya) pour des douleurs abdominales basses de moins de quatorze jours ont été recrutées. Ont été exclues les patientes enceintes, allaitantes, celles qui avaient accouché récemment ou qui avaient eu une IVG, celles qui avaient pris des antibiotiques pendant les deux semaines précédentes ou bien avaient eu une intervention chirurgicale.
Une biopsie d'endomètre a été effectuée pour une analyse histopathologique et pour une recherche par PCR de M. genitalium, Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis.
Une endométrite a été définie par la présence d'une cellule plasmatique au minimum par champ microscopique (x 120) de stroma endométrial. Des prélèvements vaginaux ont été mis en culture pour la recherche de Trichomonas vaginalis et soumis à une coloration de Gram pour un diagnostic de vaginose bactérienne. Une recherche de VIH et des déterminants immunitaires (CD4 et CD8) a complété le bilan.
Du groupe des 212 femmes qui s'étaient présentées pour des douleurs aiguës chroniques, 115 ont été retenues dans l'étude. Parmi elles, 58 (50 %) avaient une endométrite histologiquement confirmée et M. genitalium a été identifié dans dix cas (9 %) ; quatre femmes présentaient cette bactérie à la fois au niveau cervical et endométrial et trois autres dans un seul de ces deux sites.
Détection au niveau du col ou de l'endomètre
L'association entre M. genitalium et l'endométrite est significative, que le micro-organisme soit détecté dans le col seul ou avec l'endomètre (p = 0,01) ou dans l'endomètre seul (p = ,02).
L'association entre M. genitalium et l'endométrite reste significative après exclusion des échantillons coïnfectés par N. gonorrhoeae et C. trachomatis. Ce qui suggère que M. genitalium est associé à l'endométrite, que ces causes reconnues soient présentes ou non. Ni N. gonorrhoeae, ni C. trachomatis n'ont prouvé d'association significative avec l'endométrite.
Comme l'échantillon était de petite taille et comme ces germes étaient l'objet de campagne de dépistage et de traitement, aucune conclusion ne peut être tirée. Par ailleurs, la présence d'une infection par le VIH-1 est fortement associée à l'endométrite, mais pas à un déficit immunitaire.
Le mécanisme d'action de M. genitalium reste à identifier.
« The Lancet », vol. 359, 2 mars 2002, pp. 765-766.
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