REFERENCE
Alimenter la population en croissance
Le but initial est de produire une nourriture abondante, bon marché et de haute valeur nutritive, espoir dans la lutte contre la faim à l'échelle planétaire, car actuellement plus de 800 millions d'humains soufrent de malnutrition et qu'on s'attend à ce que la population mondiale augmente de 2,5 milliards d'individus dans les vingt cinq ans à venir.
Simultanément, les besoins alimentaires devraient doubler et, par ailleurs, le taux annuel d'augmentation des rendements céréaliers reste inférieur au taux attendu d'augmentation de la population.
Pour alimenter cette population en croissance, les rendements devront donc être augmentés, et le génie génétique semble pouvoir apporter une contribution significative à cet objectif.
Définition
Les OGM sont le produit d'un transfert de gène codant pour une protéine d'une espèce végétale ou bactérienne à une autre. La plante ainsi modifiée est appelée « organisme génétiquement modifié ».
Historique : les OGM et quelques dates
De la découverte des lois de l'hérédité aux biotechnologies végétales.
- 1865 : Gregor Mendel (1822-1884), religieux et botaniste autrichien, énonce les lois qui fondent la science génétique. Ces trois lois ont été déduites des hybridations que Mendel effectue entre les variétés de pois.
- 1885 : découverte du rôle des chromosomes en tant que particules héréditaires.
- 1900 : les botanistes européens s'appuient sur le théorème de Mendel pour améliorer les espèces de végétaux : c'est le début de la sélection classique.
- 1944 : rôle génétique de l'ADN (acide désoxyribonucléique).
- 1950 : première reproduction des végétaux complets in vitro. C'est à partir de cette date que tout commence.
- 1953 : découverte par Watson et Crick, futurs prix Nobel, de la structure en double hélice de l'ADN qui contient les informations sur l'hérédité d'une génération à la suivante.
- 1973 : les chercheurs parviennent à isoler des gènes et les codes génétiques spécifiques de chaque protéine.
- 1982 : première application commerciale de cette technologie : la fabrication d'insuline pour le traitement du diabète.
- 1983 : première plante transgénique : un plant de tabac qui résiste aux antibiotiques.
C'est à cette période que les OGM deviennent un objet social qui s'intègre dans le paysage économique et juridique.
Depuis 1990, toute une série de directives européennes et internationales ont été publiées pour réglementer l'usage de ces organismes génétiquement modifiés et aboutir en 2001 à la publication de l'arbre de décision pour l'évaluation de l'allergénicité des OGM.
La première commercialisation sur le marché américain d'une plante transgénique remonte à 1994. Il s'agissait d'une tomate nommée « Flav Savr », modifiée pour rester fraîche plus longtemps.
Deux exemples récents, sur lesquels nous reviendrons dans la 2e partie, illustrent les risques allergéniques de certaines protéines transgéniques, respectivement pour le soja transgénique et la noix du Brésil en 1991, puis en automne 2000 pour le maïs Starlink.
Ces deux exemples sont une preuve de la rigueur des contrôles obligatoires pour éviter toute commercialisation de produits allergéniques ou à risques potentiels allergéniques.
Généralités sur les OGM
De tout temps, les agriculteurs ont créé par hybridation des milliers de nouvelles variétés de plantes avec un certain nombre d'inconvénients par graines non viables et stériles.
En revanche, les nouvelles méthodes de biotechnologie par recombinaison de l'ADN ont permis de pallier ces défauts et d'obtenir des plantes de haute qualité nutritive et dont les avantages sont exposés ci-dessous.
Pour la 1re génération
En raison des risques sanitaires et écologiques : résistance aux herbicides, aux pesticides, aux insectes nuisibles, à la sécheresse, au gel, au dégel, à une amélioration de la fermeté permettant l'augmentation du temps de stockage.
Pour la 2e génération
Amélioration de la valeur nutritionnelle des aliments :
- modification du métabolisme des acides gras ;
- développement de la synthèse d'arômes ;
- diminution de la teneur en acide phytique (absorption accrue de microéléments : fer, zinc) ;
- enrichissement en provitamine A, en acides soufrés essentiels... ;
- création d'« alicaments » qui sont des aliments enrichis en protéines ou en peptides d'activité fonctionnelle utile (interféron alpha, lysozyme, bêtalactoglobuline) ; d'aliments vaccins contenant des antigènes viraux (antigènes HBs, entérotoxine d' E. coli) ; d'un riz appauvri en allergène majeur ; d'un soja « knout out » ; de variétés d'arachide par modification des allergènes majeurs ; de variétés servant de base à des extraits pharmaceutiques pour des immunothérapies efficaces et dénuées de risque.
Exemples de méthodes de transformation de l'ADN
L'ADN étranger peut être introduit dans les plantes par différentes techniques.
Voici les deux principales à l'heure actuelle :
- les plasmides (éléments génétiques formés d'un fragment d'ADN indépendant de l'ADN chromosomique) de certaines bactéries pathogènes, telles que Agrobacterium tumefaciens, sont utilisés pour l'incorporation d'ADN dans la cellule cible ;
- transformation par biolistique, par bombardement de cellules végétales par des particules métalliques microscopiques recouvertes d'ADN.
Remarque : dans les deux cas de transformation, on ne maîtrise pas l'endroit où s'insère le transgène dans les chromosomes.
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