Auto
Rivale directe de la Clio V 6, elle exhibe une silhouette nettement moins agressive. Ce qui ne l'empêche pas d'afficher des performances de fort calibre. Délurée à souhaits, la 206 RC s'inscrit parfaitement dans la ligne définie par la firme doubiste qui continue de prétendre que l'automobile reste un plaisir.
Un plaisir à déguster avec modération en cette période de restrictions en tous genres.
Sur le plan commercial, la 206 - toutes espèces confondues - entre dans la course aux records. La 205 s'était vendue à 5,3 millions d'exemplaires. L'héritière du sacré numéro, produite sur six sites à travers le monde, en est à 3,3 millions au terme de quatre années de règne.
Autant dire qu'à cette allure, la seconde place du podium est à sa portée avant qu'elle ne laisse la place à la 207 dans environ deux ans.
Pour être honnête, la nouvelle venue, ne contribuera qu'assez faiblement à gonfler les chiffres. Génétiquement, elle ne concerne qu'une minorité. C'est-à-dire une grosse poignée d'initiés pas encore totalement écurés par la chasse aux sorcières opérée au bord des routes.
Peugeot prévoit 8 000 à 10 000 exemplaires par an, dont 3 000 environ seront alloués à la France.
La 206 RC vise une clientèle jeune, à fort pouvoir d'achat, à l'affût des nouveautés, pas forcément fidèle à une marque. En clair, Peugeot espère récupérer des adeptes chez les concurrents.
La 206 RC n'avance pas à visage masqué. Mais c'est tout comme. C'est certes une sportive. Mais une sportive « soft » en termes de style. Ce qui vaut mieux par les temps qui courent. Rien d'ostentatoire dans l'apparence extérieure de cette trois portes, si ce n'est des roues de 17 pouces chaussées de larges pneus, une double sortie d'échappement et un discret becquet au-dessus de la lunette arrière.
L'intérieur annonce plus ouvertement la couleur (encore que le noir y domine...) avec ses quatre sièges baquets assurant un excellent maintien et quelques touches d'alu, particulièrement autour des cadrans et sur le pommeau du levier de vitesses.
L'équipement de série est à ce point complet que la liste des options se résume à trois lignes. La 206 RC possède notamment une direction à assistance variable, la climatisation et un ordinateur de bord.
Sur un autre plan, l'ESP (déconnectable) est présent, de même qu'une assistance au freinage d'urgence avec allumage automatique des feux de détresse.
Le moteur ? Il est archi connu. C'est le 2 l de la 206 S 16, poussé à 180 ch au lieu de 138.
Pour parvenir à ce résultat, Peugeot a retravaillé l'usinage de la culasse, l'admission et le collecteur d'échappement. Afin de faire bonne mesure, le moteur a été accouplé à une boîte mécanique dont les rapports ont été raccourcis.
Exception faite de la 1re qui a été rallongée. Capable de dépasser 60 km/h au régime maximum, situé autour de 7 300 tr/mn, la RC peut être opportunément utilisée lorsqu'il s'agit de négocier des épingles.
Tous ces ingrédients réunis font de la turbulente lionne un engin agréable à conduire ou à piloter. C'est selon l'humeur du moment.
Cela n'étonnera personne, le confort ressenti à bord, n'atteint pas celui d'une limousine. Quand on s'attache les services d'un véhicule « classé sport », il ne faut pas exiger du moelleux au niveau de la suspension.
En contrepartie, les virages se négocient bien à plat même si on est tenté de regarder ce qui se passe sans le concours de l'ESP (contrôle de la trajectoire).
Le 2 l greffé sous le capot de la 206 RC ne manque en tout cas pas de souffle. Les montées en régime s'effectuent aisément grâce à la boîte docile et bien étagée. En fait, les manuvres s'opèrent de manière presque feutrée. Peugeot a manifestement voulu une voiture juste ce qu'il faut de réactive afin de ne pas froisser les susceptibilités.
Une exception toutefois. Sur l'autoroute à haute vitesse, le moteur mouline et les oreilles en prennent un petit coup. Autre reproche, une boîte 6 vitesses aurait mieux fait l'affaire : « Nous l'avions. Mais sa monte aurait eu un effet secondaire gênant, en l'occurence un trop fort rayon de braquage », rétorque-t-on chez Peugeot.
Décidément, le monde est mal fait. Il est mal fait aussi du côté de l'autonomie qui, par la conjugaison d'une consommation atteignant facilement 12 litres et d'un réservoir peu accueillant, ne dépasse guère 400 km.
La 206 RC en bref
- Longueur : 3,835 m.
- Largeur : 1,673 m.
- Hauteur : 1,428 m.
- Empattement : 2,442 m.
- Poids : 1 100 kg.
- Capacité réservoir : 560 l.
- Contenance du coffre : 245 à 1 130 dm3.
- Suspension, roues indépendantes, type pseudo McPherson, amortisseurs hydrauliques.
- Freins : quatre disques ventilés, ABS, antipatinage lié à l'ESP, freinage d'urgence.
- Pneumatiques : 205/40 R 17 W.
- Boîte mécanique 5 rapports.
- Moteur : 2 l, 4 cylindres, 16 S, 180 ch à 7 000 tr/min, couple : 202 Nm : 4 750 tr/min.
- Performances : 0 à 100 : 7,4 sec., kilomètre départ arrêté : 28 secondes, vitesse maxi : 220 km/h.
- Consommation moyenne : 8,6 l.
PRIX
Peugeot 206 RC 180 ch (11) : 21 500 euros.
Rappel : 206 S16, 138 ch (8) : 17 050 euros.
Options RC : peinture métallisée : 320 euros, chargeur CD : 300 euros, GPS : 1 200 euros.
POUR
Elégance discrète, finition, maintien latéral des sièges, comportement routier.
CONTRE
Absence d'une boîte 6, positionnement produit ambigu, niveau sonore à haute vitesse, autonomie insuffisance.
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