Décision Santé. Quel a été votre parcours, avant de parvenir à la tête de la commission santé de l’ARF ?
Madeleine Nguombet. Je suis vice-présidente de la Région Poitou-Charentes depuis 2010. Mais j’ai été conseillère régionale de Poitou-Charentes, entre 2004 et 2010. Durant mon premier mandat, je me suis occupée des questions de santé et de handicap. Je suis par ailleurs une professionnelle de santé. À ce titre j’ai fait partie d’un club de réflexion sur la question de la démographie. Je suis moi-même installée dans le nord de la Charente, sur un territoire qui connaît des problèmes de désertification médicale. Nous avons énormément de travail, nous n’arrivons pas à avoir des remplaçants, nous vivions au quotidien le manque de personnel soignant. Ce qui nous a incités à fonder ce club de réflexion, pour formuler des propositions. Et c’est au travers de mes activités dans ce club que j’ai été approchée par Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, qui m’a fait entrer en politique.
D. S. Vous avez réuni la première réunion plénière de la commission santé de l’ARF le 16 septembre dernier. De quoi fut-il question ?
M. N. Nous allons en fait coordonner les travaux réalisés par l’ensemble des Régions. Lesquelles nous ont présenté, lors de cette plénière, leurs travaux en cours. La priorité, qui est celle de toutes les Régions, c’est l’accès aux soins, notamment pour les plus défavorisés.
D. S. En Poitou-Charentes, quelle est l’action entreprise par la Région en matière de santé ?
M. N. De nombreux projets actuellement initiés sont dans la continuité de l’action que j’ai pu mener entre 2004 et 2010. Nous avons beaucoup travaillé sur la désertification médicale, et sur l’attractivité de notre région auprès des jeunes professionnels de santé. Nous avons contracté une convention avec le CHU de Poitiers, de façon à ce que tous les internes puissent faire la moitié de leur stage en milieu rural. Pour ce faire, le conseil régional finance le déplacement, voire le logement de ces étudiants en milieu rural. Nous avons également favorisé la formation de maître de stage pour les médecins généralistes, afin qu’ils reçoivent convenablement les internes en formation. C’est un dispositif que nous finançons également.
D. S. Comment allez-vous collaborer avec les ARS ?
M. N. En région Poitou-Charentes, nous avons déploré que la loi HPST ne favorise pas la territorialisation de la médecine, mais plutôt la recentralisation. Pourtant, la loi a été votée… je trouve que nous avons peu de place dans les instances des ARS. Nous nous servirons tout de même de cette petite place, avec les élus du conseil général eux aussi marginalisés, pour faire vivre la démocratie sanitaire.
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