« Pétra se découvre dès l’aube, lorsque le soleil n’est pas encore trop haut, trop brûlant ». Notre guide parle d’or. Mais pour nous c’est raté ! La matinée est déjà bien entamée lorsque nous arrivons à l’entrée de la « cité rose-rouge du désert », cet ancien carrefour stratégique à la jonction des routes de la soie et des épices reliant l’Inde, la Chine et l’Arabie méridionale à l’Égypte, la Syrie, la Grèce et Rome. Le cœur d’un monde vieux de plus de vingt siècles !
Legs des Nabatéens, un des premiers peuples arabes, la cité troglodyte de Pétra aurait été édifiée voici environ 2 600 ans. Elle fut redécouverte par le suisse Johann Burckhardt en 1812. Mais les fouilles archéologiques ne furent réellement entreprises qu’à partir de 1924. Puis, progressivement, la recherche archéologique moderne mit à jour divers vestiges de la ville aujourd’hui l’un des sites les plus visités au monde.
Une fois passée l’entrée du site établie dans le Wadi Mousa (« la vallée de Moïse »), il faut cheminer pendant un bon kilomètre dans une gorge souvent étroite, parfois plus large, bordée de parois culminant à une centaine de mètres. Ce spectaculaire défilé est dû à un tremblement de terre préhistorique. Ici, sur le sol, on retrouve parfois de belles dalles. Ailleurs, le chemin sera tout juste pierreux. Entre ciel et terre, des chevaux tirant des carrioles, des dromadaires au port altier montés par des touristes ravis et pas forcement très rassuré nous croisent sans crier gare ! Sur plus d’un kilomètre, le défilé, « le siq » est ainsi plein de vie. Et sans cesse l’attention est en éveil. Il faut regarder les inscriptions vieilles de plus de vingt siècles, les canalisations en terre cuite qui courent tout au long des parois. Quelques arbres ont réussi Dieu sait comment ! - à pousser et trouver la lumière. On chemine donc, on s’arrête, on s’offre une rasade d’eau, on bavarde, on s’émerveille…
Et puis, soudain, au bout du « siq », comme un passage secret, les falaises semblent vous engloutir, la faille se fait très étroite. Et, comme issu de nulle part, apparaît Al Khazneh, le « Trésor ». Sa façade en grès rose d’inspiration corinthienne de plus de 40 mètres de haut a été découpée et sculptée tel un bas-relief à même la falaise. Il s’agit d’un tombeau dont l’entrée est enrichie de bas-relief de divinités grecques, de colonnes sur deux niveaux avec un fronton orné de deux aigles et surmonté d’une urne. À la hauteur des chapiteaux, on distingue deux rangées de traces longtemps mystérieuses et en fait probablement laissées par les échafaudages lors de la construction du tombeau. C’est ici qu’a été filmée l’ultime scène du film « Indiana Jones et la dernière croisade » de Steven Spielberg .
En partant du « Trésor », au gré des sentiers, l’on découvre des temples, des tombes, des palais, des bas-reliefs, un théâtre de 3 000 places, une immense allée pavée bordée de colonnades, des temples… Et pour les courageux - ou les inconscients - reste à découvrir Al Deir, le Monastère. Situé à l’extrémité du site, il faut emprunter un chemin parfois facile, souvent à peine esquissé, grimper quelque 800 marches plus ou moins taillées dans le roc. La balade est rude. Trois bons quarts d’heure sous un soleil brûlant où bientôt chaque effort demande plus d’énergie. De temps à autre, au gré d’un virage, sous une tente bédouine, des femmes proposent des bijoux, des objets artisanaux, de l’eau ou du thé et finalement des encouragements en trichant généreusement sur le temps de l’ascension. C’est salvateur car le moral ainsi tient bon malgré l’effort. Au bout du chemin, enfin, c’est la récompense tant attendue : outre le grand et majestueux Monastère, qui fut probablement un important lieu de pèlerinage, une plate-forme surplombe toute la région jusqu’en Égypte, offrant un vaste panorama aride de sable doré moucheté des tâches vertes de quelques arbres ayant résisté aux rigueurs du climat. Un moment intense pour le voyageur fourbu mais heureux.
Climat : Le printemps et l’automne sont les meilleures périodes de l’année pour visiter le pays.
Santé : Aucun vaccin n’est requis. Éviter l’eau du robinet, les crudités et les fruits non pelés.
Monnaie : l’euro vaut environ 1,20 dinar jordanien
Aérien : Royal Jordanian Airlines (www.rja.com.jo) et Air France (www.airfrance.com) assurent un vol quotidien de Roissy.
Durée du vol : 4 h 30
Décalage : + 1h par rapport à la France
Formalités : visa obligatoire. Peut-être délivré à l’arrivée.
Guides : Lonely Planet, Routard, Petit Futé
Rens.www.visitjordan.com
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature