Le modèle de relation entre le médecin et le patient a changé : « Le patient est mis en situation de prendre une décision en fonction de ses intérêts », note le Dr Jean Dagron, responsable de l'unité « Informations et soins des sourds », au sein du service de médecine interne de l'hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris.
Fort de ce constat, et pétition à l'appui, il propose « une amélioration du projet de loi relatif notamment aux droits des malades » qui consiste à assortir le devoir d'information des médecins d'un droit du patient à recevoir une information « appropriée ».
« Que le patient puisse dire que l'information qu'on lui livre est réellement appropriée serait un progrès, écrit-il (...) Le droit à la communication nécessaire à une bonne compréhension est complémentaire du devoir d'information des médecins. » Le Dr Dagron propose donc que la version actuelle du projet de loi stipulant que « les établissements doivent veiller à ce que l'information médicale et sociale des patients soit assurée et que les moyens mis en œuvre soient adaptés aux difficultés de communication ou de compréhension des patients » soit complétée par ces mots : « En accord avec ceux-ci ou à leur demande ». Selon lui, plusieurs milliers de personnes appuient sa demande, dans le cadre d'une pétition.
En langue des signes
L'argumentation du Dr Dagron en faveur d'une telle modification du projet de loi repose sur son expérience. Il explique, par exemple, que les sourds ont plus que d'autres un problème de communication. « La majorité des hôpitaux ne s'est jamais préoccupée d'avoir une convention avec un service d'interprètes en langue des signes », indique-t-il. « En 2002, en France, de nombreux services refusent systématiquement les demandes d'interprètes formulées par les patients. » En revanche, la possibilité de faire appel à des interprètes existe depuis douze ans à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. En 1994, 200 consultations ont été réalisées en langue des signes. A partir de 1995, un pôle d'accueil et de soins en langue des signes a été ouvert à la Pitié-Salpêtrière. En 2001, 3 500 consultations en langue des signes y ont été réalisées.
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