« Le Jardin des apparences », de Véronique Olmi

Petite musique de scène

Publié le 22/01/2002

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THEATRE

PAR ARMELLE HELIOT

Gildas Bourdet met en scène cette comédie des amertumes avec sa maîtrise habituelle. Le texte n'est pas sans faiblesses mais la soirée est respectable, dominée par un Jean-Paul Roussillon exceptionnel.

Véronique Olmi a du talent, une sensibilité profonde, le sens des situations. Ici, elle s'est peut-être trop souciée des formules efficaces - et la pièce en regorge - que de l'épaisseur des personnages, que de l'épuisement dramatique de la situation qu'elle a choisie : le moment où une famille se recompose autour d'une mort. Ici, la disparition est imminente. Dommage que tout semble un peu hâtif, plus du côté d'un croquis que d'une eau-forte, dommage que les relations des personnages et leurs personnalités demeurent du côté d'une aimable convention.
On l'oublie lorsque Jean-Paul Roussillon est en scène et, ne serait-ce que pour lui, il faut voir « le Jardin des apparences ». Cet acteur prodigieux, d'une humanité bouleversante, arrache le personnage d'Armand, le père au bout du chemin, à toute convention. C'est un torrent d'émotion. Impressionnant et beau comme le très grand art.
Le soir où nous avons vu le spectacle, Claire Nadeau n'y était pas, curieusement mécanique, comme étrangère à tout ce qui se passait. Marianne Epin, fine, vive, aigüe, donne plus d'épaisseur à Sabine, la petite sœur. Les hommes, ici, sont un peu les étrangers, les pièces rapportées : Jean-Yves Roan, dans une cocasserie très bien tenue, Jean-Pierre Bouvier, dans un désenchantement discrètement douloureux, sont très bien.

Théâtre Hébertot, à 21 h du mardi au samedi, en matinée le samedi à 18 h et le dimanche à 15 h. Durée : 1 h 30 sans entracte. (01.43.87.23.23).

A. H.