Art primitif et Renaissance
Anvers : les primitifs flamands
Au cours des XIVe, XVe et XVIe siècles, les diptyques sont apparus dans le nord de l'Europe. Le musée d'Anvers a réuni une trentaine de ces trésors artistiques réalisés par des primitifs flamands tels Rogier Van der Weyden, Hugo Van der Goes, Hans Memling, Jan Van Eyck, Gerard David, Quentin Metsijs… Le visiteur « communie » devant ces oeuvres – la plupart du temps religieuses, mais parfois aussi profanes – d'une délicatesse inouïe.
Musée royal des Beaux-Arts, Leopold De Waelplaats, Anvers. Tél. 00.32(0)3.238.78.09. Jusqu'au 27 mai.Arezzo : Piero della Francesca et les cours italiennes
Le musée d'Arezzo présente une superbe exposition d'une centaine d'oeuvres de Piero della Francesca (1412-1492), le grand maître de la Renaissance, enfant du pays. On retrouvera dans ces oeuvres (« Madone de Senigallia », « Portrait de Sigismond Malatesta », « le Baptême du Christ »…) les qualités supérieures qui font le génie de l'artiste : la pureté et la précision de ses compositions, la maîtrise de la perspective, la sobriété, l'humanité qui se dégage de chaque visage. Des oeuvres d'autres artistes – Domenico Veneziano, Pisanello, Jacopo Bellini – qui ont influencé Piero ou que ce dernier a marqué, sont également présentes.
Museo Nazionale d'Arte medievale e moderna, Arezzo. Tél. 00.39.0575.1840000. Jusqu'au 22 juillet.Le XIXe et le tournant du XXe
Londres : Unknown Monet
De Claude Monet (1840-1926), on connaît surtout « les Nymphéas » ou les célèbres toiles des cathédrales de Rouen peintes à différentes heures du jour ou les lumineux paysages. C'est un autre Monet que nous propose de découvrir la Royal Academy of Arts de Londres, un Monet hors des sentiers battus. L'exposition réunit un bel ensemble de dessins et de pastels peu connus, depuis les oeuvres de jeunesse, où l'on découvre une sûreté et une maîtrise du trait impressionnantes (merveilleuses caricatures des notables du Havre), jusqu'aux études réalisées pendant le dernier séjour du peintre à Londres, en passant par les dessins de femmes et les pastels de paysages normands. On est bien loin ici de la vision convenue du Monet impressionniste.
Royal Academy of Arts, Burlington House, Londres. Tél. 00.44.(0)20.7300.8000. Jusqu'au 10 juin.Bâle : Edvard Munch
La fondation Beyeler de Bâle propose une passionnante exposition autour de l'artiste norvégien Edvard Munch (1863-1944). Quelque 130 toiles et 80 dessins et gravures retracent tous les stades de création de l'auteur du célèbre « Cri ». On retrouve avec fascination cette oeuvre puissante, lyrique, métaphysique et angoissante, où se lit l'obsession de la mort, de la folie et de la solitude (voir les toiles « Puberté » ou « Vampire »). Des peintures et des dessins, mais aussi des gravures et des photos composent un ensemble quasi exhaustif qui rend hommage à ce peintre immense, pionnier de l'expressionnisme. A lire : « Edvard Munch. Echos et Reflets », d'Yvon Michel-Briand (Ed. du Dix-Neuf, 96 p., 19,95 euros).
Fondation Beyeler, Baselstrasse 101, Riehen/Bâle. Tél. 00.41.(0)61.645.97.00. Jusqu'au 15 juillet.Bellinzona : Théophile Alexandre Steinlen
L'exposition rend hommage à Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), artiste injustement négligé, qui se fit particulièrement connaître pour avoir illustré les chansons d'Aristide Bruant au cabaret Le Chat Noir. Mais on découvrira également les affiches et illustrations de livres et de revues réalisées par Steinlen, ainsi que ses peintures de paysages, ses gravures ténébreuses de la Première Guerre mondiale et les nombreuses oeuvres qu'il réalisa sur le thème du chat.
Museo Villa dei Cedri, piazza San Biagio 9, Bellinzona, Suisse. Tél. 00.41(0)91.8218518. Jusqu'au 1er juillet.Londres : Surreal things - Surrealism and design
Le design, le théâtre, la décoration intérieure, la mode, le cinéma, l'architecture et la publicité… : tels sont les domaines que la grande exposition du Victoria & Albert Museum se propose d'explorer, pour témoigner de l'influence du surréalisme dans l'ensemble de la vie artistique. Le parcours, qui s'étend des années 1920 aux années 1970, dévoile, à côté d'objets cultes tels le téléphone-homard de Dali et James ou la tasse à thé poilue de Meret Oppenheim, des toiles de Magritte, Ernst et Dali… Au total, ce sont 300 objets qui nous replongent dans l'univers riche et foisonnant du mouvement d'André Breton. Notre photo : oeuvre de G. Hoyningen-Huene, 1932.
Victoria & Albert Museum, Cromwell Road, Londres. Royaume-Uni, tél. 00.44.20.7942.2000. Jusqu'au 22 juillet.Madrid : le portrait au siècle de Picasso
Sous le titre « Le miroir et le masque », l'exposition rassemble 150 oeuvres des plus grands artistes de l'art moderne – Cézanne, Van Gogh, Miró, Matisse, Gauguin, Kokoschka, Bacon, Giacometti, Soutine… – autour de la figure centrale de Picasso. Elles tissent l'histoire du portrait au XXe siècle et témoignent de ses évolutions, des traditions dans lesquelles il s'inscrivit, des réflexions que ce genre souleva, des nouveaux fondements esthétiques qu'il inspira : portraits abstraits ou psychologiques, expressifs ou traditionnels, symboliques ou métaphysiques… Un très beau sujet servi par de nombreux chefs-d'oeuvre. L'exposition est à compléter par un autre regroupement de portraits à la fundación Caja de Madrid (tél. 00.34.902.246.810).
Musée Thyssen-Bornemisza, Paseo del Prado 8, Madrid. Tél. 00.34.91.369.01.51. Jusqu'au 20 mai.L'art contemporain
Bilbao : Anselm Kiefer
Depuis les années 1970, Anselm Kiefer, grand artiste allemand néo-expressionniste de la génération de l'après- guerre, intègre dans ses toiles des références aux événements tragiques de son pays, s'interroge sur la condition humaine, analyse les liens entre l'histoire, la littérature, l'identité et l'architecture allemandes, s'inspire des légendes nordiques, utilise des symboles… Il «plonge dans l'histoire», comme il dit, et «puise dans les mythes». Le musée Guggenheim de Bilbao consacre une exposition prolifique à ce grand artiste. On y découvrira les toiles très matiéristes (composées de plomb, de cendres, de plâtre…), parfois monumentales, ainsi que les collages et les sculptures de cet artiste, créateur d'une mythologie et d'une cosmogonie tourmentées et profondément poétiques.
Musée Guggenheim, Abandoibarra, 2, Bilbao. Tél. 00.34.94.435.90.80. Jusqu'au 3 septembre.Venise : « Séquence 1 »
Ils sont seize artistes, dont beaucoup jeunes et émergents, à investir le palazzo Grassi, le célèbre « musée » où François Pinault montre régulièrement des oeuvres de sa collection d'art contemporain. Pour cette nouvelle exposition, un ensemble de peintures et de sculptures ont été sélectionnées. Elles proviennent de la collection de l'homme d'affaires, mais certaines d'entre elles ont été spécialement créées pour le Palazzo Grassi. On découvrira, par exemple l'immense arbre d'Urs Fischer, sur les branches duquel « poussent » 2 000 dessins, ou bien le grand crâne de Subodh Gupta, composé d'ustensiles de toutes sortes, ou encore la peinture abstraite et mouvante de la jeune Américaine Kristin Baker…
Palazzo Grassi, Campo San Samuele, 3231, Venise. Tél. 00.39.0424.600.458. Jusqu'au 11 novembre.La Belgique en Suisse et l'Allemagne en Belgique
Lausanne : La Belgique dévoilée
Sous-titrée « De l'impressionnisme à l'expressionnisme », cette passionnante exposition offre, à travers une centaine de toiles et de dessins, une vision de l'art belge à la fin du XIXe siècle, depuis la création du groupe des XX (alliance avant-gardiste fondée en 1883 et regroupant des artistes tels Félicien Rops, Théo Van Rysselberghe…) jusqu'à l'expressionnisme, en passant par le groupe de la Libre esthétique, l'impressionnisme et le symbolisme. Autour des figures majeures de Khnopff, Spilliaert, Ensor, on découvrira les oeuvres d'autres artistes moins connus (Léon Frédéric et son « Clair de lune », Georges Lemmen et ses portraits de femmes, Xavier Mellery et son inspiration mystique, Willy Schlobach et ses paysages…), qui ont contribué à forger la singularité belge.
Fondation de l'Hermitage. 2, route du Signal, Lausanne. Tél. 00.41(0)21.320.50.01. Jusqu'au 28 mai.Bruxelles : l'Europe et la peinture
allemande du XIXe siècle
Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles propose une belle exposition consacrée à l'art allemand du XIXe siècle, qui fait la lumière sur les rapports entre les oeuvres germaniques et celles d'autres pays d'Europe. La Grèce, par exemple, inspira Karl Friedrich Schinkel et Leo von Klenze. On retrouve l'atmosphère italienne dans les oeuvres d'Arnold Böcklin ou d'Oswald Achenbach. Le nord de l'Europe et l'Académie de Copenhague eurent une forte incidence sur l'art de Philipp Otto Runge et de Caspar David Friedrich. Les paysages suisses et autrichiens se retrouvent quant à eux dans les toiles de Ludwig Richter. La peinture parisienne fut pour sa part une référence pour Carl Spitzweg et Wilhelm Leibl… Ainsi de suite. Intéressant.
Palais des Beaux-Arts, 23, rue Ravenstein, Bruxelles. Tél. 00.32.02.507.84.66. Jusqu'au 20 mai.dr
Luxembourg capitale
Depuis le début de l'année 2007, Luxembourg (et sa région), capitale européenne de la culture, propose une foule d'événements artistiques. Voici trois manifestations ludiques, scientifiques, insolites, éducatives et éclectiques.
La Rotonde 1 accueille (jusqu'au 27 mai) le projet « Dysfashional », une exposition sur le thème de la mode, qui réunit des artistes d'univers différents (performers, designers, plasticiens, chorégraphes, couturiers...). Dans la halle des Soufflantes, gigantesque bâtiment industriel, se tient « All we Need » (jusqu'au 28 octobre), une exposition qui entend explorer le monde à la lumière des nouveaux styles de vie et de consommation. Instructif. Enfin, avec « Trans(ient) City » (jusqu'au 2 décembre), le commissaire Hou Hanru a imaginé un grand projet à travers toute la ville de Luxembourg, autour de l'urbanisme et de ses aspects sociaux.
A Valence, les 18 ans de l'Ivam

L'Ivam (Institut d'art contemporain de Valence), qui accueille aussi le centre Julio Gonzalez, fut le premier musée d'art contemporain créé en Espagne. Il fête cette année son 18e anniversaire et propose une programmation-événement exceptionnelle. Plus de 150 artistes internationaux sont invités à investir et renouveler tous les espaces du musée. Le visiteur pourra également découvrir la nouvelle présentation des salles de la collection de Julio Gonzalez (1876-1942), figure majeure de la sculpture du XXe siècle, qui fut un maître pour Picasso. L'Ivam propose également une exposition en triptyque – « Speed 1, 2 et 3 » – sur le thème de la vitesse, qui réunit des oeuvres de plus de 150 artistes nationaux et internationaux (notre photo : Eduardo Arroyo, « El regreso de Companys a Barcelona », 1970), ainsi qu'une exposition-performance, « Art et Gastronomie », sorte de laboratoire du repas au XXIe siècle, rassemblant projections, interventions, performances...
Tél. 00.34.96.386.30.00, www.ivam.es.
La nuit des musées
Le samedi 19 mai, au coeur du week-end de l'Ascension, de 19 heures à 1 heure, la Nuit des musées permettra à tous les amateurs d'art de visiter, à travers l'Europe, des centaines de musées qui ouvriront gratuitement leurs portes et proposeront de très nombreuses animations. Ils seront près de 2 000 musées européens de quelque 41 pays (de Bruxelles à Zagreb, en passant par Cracovie, Palerme et Madrid) à célébrer l'art sous toutes ses formes. Au programme : spectacles, lectures, visites, conférences, concerts, projections de films ou de vidéos d'art, illuminations, promenades, performances, ateliers pédagogiques...
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature