ZENON
Cette partie de pétanque aux étoiles est encore toute fraîche, mais les photos recouvrent presque entièrement les quatre murs du modeste local de notre association « Les joyeux de la boule à zéro ». Cela a commencé au lendemain de la victoire des tennismen français à Melbourne, où ils ont ravi la coupe Davis aux Australiens, et sur leur gazon, s'il vous plaît ! Nous n'avions pas regardé la télévision en pleine nuit, mais le fidèle magnétoscope avait tout enregistré, et nous avons pu voir la partie décisive le soir de notre petite victoire à nous, sur la télévisionn de l'hôtel.
Nous non plus, chez les « Joyeux de la boule à zéro » (nous sommes quatre, et tous chauves, bien sûr !), le gazon, ce n'est pas notre truc. La cendrée, le sable mouillé, voire le gravillon de chantier, avec les cailloux mortels cachés ici et là, voilà notre terrain. Nous participions, le même dimanche, à la finale de la Pétanque méditerranéenne, face à Chypre, après avoir écrasé la Tunisie en demi-finale. Il faut dire qu'à Larnaka, nos deux doublettes firent des miracles puisque, dès l'heure du pastis et de l'ouzo, nous étions champion de Méditerranée, par 13-9, 13-5 et un dernier 13-0, une superbe Fanny que nous avons rapportée au club !
L'après-midi, donc, après la baignade, nous regardions la cassette de la finale de la coupe Davis, lorsque Paulo entendit grésiller son portable, dont seulement sa femme connaît le numéro. Nous l'entendîmes rire : « Tu galèjes, Nadine ! Tu as trop fêté notre victoire ! » Nadine dut insister car Paulo appela un autre numéro, à Paris. Et c'est alors qu'il se tourna vers nous, l'air tout chose : « Les gars, puisqu'on n'est pas le 1er avril, je dois bien croire que le président Chirac et l'Elysée veulent fêter notre victoire en nous faisant descendre les Champs-Elysées, le lendemain du défilé de la bande à Forget ! Ils sont fadas ! »
Il fallut plusieurs coups de fil à Paris pour être convaincus. Le président, avide de toute victoire sportive française, nous conviait sur la plus belle avenue du monde, ô Boudi !... « Et il faudra jouer aux boules, en treize points, et contre qui ? », blagua le Tide, notre coach.
A peine descendus de l'avion, une Espace nous emmena dare-dare au rond-point des Champs-Elysées, où une équipe de télé était déjà là. De spectateurs enthousiastes, un peu moins, mais la pétanque, peuchère, ce n'est pas le tennis, et nous n'avons pas tellement le look Escudé ou Pipline. Un type important en costume vint s'excuser : le président Chirac ne pourrait peut-être pas venir, mais Bernadette nous faisait la bise. Emus, nous avons donné toutes nos pièces jaunes !
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