Dans une intéressante communication lors du récent Congrès des Sociétés de pédiatrie (Lyon), le Nantais H. Piloquet a rappelé que la dénutrition du nourrisson constitue un risque majeur, que le meilleur moyen de la dépister est l’établissement de la courbe de croissance en prenant les mensurations de l’enfant à chaque consultation.
• La dénutrition apparaît comme une comorbidité fréquente des maladies chroniques de l’enfant, qui augmentent les besoins ; elle résulte d’une inadéquation entre les apports caloriques, et la dépense énergétique.
De nombreuses maladies peuvent être en cause, parmi lesquelles :
-
troubles de la succion-déglutition,
-
maladies
métaboliques,
-
cancers,
-
grande
prématurité,
-
pathologies digestives (grêle court,
cholestase chronique,
malabsorption, allergie alimentaire),
-
insuffisance respiratoire,
-
insuffisance cardiaque,
-
insuffisance rénale.
•
Parfois, la dénutrition apparaît en dehors du contexte d’une maladie chronique et correspondant alors à
une diminution de la prise alimentaire (
anorexies du nourrisson). A noter que l’hospitalisation prolongée augmente le risque nutritionnel car elle perturbe les habitudes de l’enfant.
• Dépistage : l’intérêt de la courbe de croissance
La dénutrition du nourrisson constituant un risque majeur, on comprend tout l’intérêt d’un suivi régulier et attentif du poids, de la taille, du périmètre crânien et de l’établissement d’une courbe de croissance. Cela avec des outils
perforants (balance de précision, toise coulissante). « Toute consultation médicale doit comporter ces mesures et leur report dans le carnet de santé, particulièrement chez les moins de 2 ans », insiste H.
Piloquet.
• En l’absence de courbe de croissance : IMC ou Waterlow
En l’absence d’un suivi régulier de la croissance, on peut utiliser un indice nutritionnel.
L’IMC permet d’identifier une insuffisance
pondérale s’l est inférieur au
3e
percentile pour l’âge et le sexe.
L’indice historique de dénutrition est l’indice de
Waterlow, à savoir le rapport du poids (P) sur le poids attendu pour la taille (
PAT). Un P/
PAT < 80% signe une dénutrition modérée et un P/
PAT < 70% une dénutrition sévère.
• Aigu ou chronique ?
-
une insuffisance
pondérale isolée correspond à une dénutrition aiguë ;
-
une insuffisance
pondérale associée à un ralentissement de la croissance
staturale correspond à une dénutrition chronique.
• Examen
L’examen clinique recherche des signes des signes de dénutrition ou de carence : fonte musculaire
asse maigre), fonte du
pannicule adipeux (masse grasse),
œdèmes, anomalies des
phanères, pâleur.
Dr Emmanuel de Viel
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