A VEC des horaires de travail de 58 heures par semaine, beaucoup de généralistes n'ont plus envie de s'impliquer dans des tours de garde pour une rémunération qu'ils jugent indécente, et dans des quartiers parfois dangereux.
Quant aux jeunes médecins qui s'installent (et qui sont d'ailleurs de plus en plus des femmes soucieuses de préserver leur vie familiale), ils aspirent, à l'époque des 35 heures, à une qualité de vie qui les éloigne des gardes et des astreintes.
Dans ce contexte, les maisons médicales de garde, qui se mettent actuellement en place, constituent une réponse susceptible de remotiver les médecins libéraux.
Bien que le concept de « maison médicale », popularisé par le syndicat de généralistes MG-France, recouvre aujourd'hui des réalités très différentes, l'idée directrice est toujours la même : il s'agit d'offrir aux médecins, dans un lieu unique bien identifié, le plus souvent au cœur de la ville, des locaux appropriés à l'accueil des patients, sécurisés et parfaitement équipés. Toujours dotée d'un plateau technique, la maison médicale fonctionne souvent grâce au renfort de personnel paramédical, voire de travailleurs sociaux et de psychologues. Ces sites visent à éviter la plupart des déplacements à domicile des médecins, souvent inutiles, et les visites nocturnes dans des zones peu sûres. Des villes comme Lyon, Lens, Roubaix, Rennes, Toulouse, Le Havre, Sorgues, Avignon, ou Gap ont déjà expérimenté de tels systèmes ou se montrent très intéressées.
Actuellement, ce n'est plus le manque de bonne volonté qui fait défaut. Ces structures exigent des moyens financiers importants pour payer l'aménagement des lieux, le matériel nécessaire, éventuellement un secrétariat permanent. Le Fonds d'aide à la qualité des soins de ville (FAQSV) a commencé à distribuer quelques millions pour ces maisons médicales. Mais il appartient à l'Etat, et aux collectivités locales, de participer directement à ce qui préfigure sans doute la nouvelle organisation de la garde médicale libérale dans notre pays. « Le Quotidien » détaille ci-dessous les expériences menées dans trois villes qui viennent de se doter de maisons médicales.
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