En attendant les conclusions, mi-décembre, du groupe de travail ministériel sur la permanence des soins (confié à l'ex-sénateur RPR Charles Descours), les principaux acteurs impliqués (médecins libéraux, Ordre, SAMU, caisses primaires, DDASS) multiplient les contacts dans les départements pour tenter de trouver des solutions concrètes, souvent transitoires.
Ces réunions ont lieu alors même que de nombreux généralistes poursuivent la grève des gardes de nuit et de week-end, malgré la suspension officielle du mouvement par les syndicats.
Parfois présentées comme le remède universel, les maisons médicales de garde proches des hôpitaux avec participation des médecins de ville que souhaite développer Jean-François Mattei pour désengorger les urgences hospitalières ne seront pas opérationnelles rapidement sur l'ensemble du territoire. Du coup, des dispositifs plus souples voient le jour depuis quelques semaines, en ordre dispersé.
A Arras (« le Quotidien » du 3 septembre), les libéraux du Pas-de-Calais ont créé un centre 15 bis, le centre de réception et de régulation des appels libéraux (CRRAL), qui effectue un premier filtrage très utile aux médecins de garde la nuit et le week-end. Premier résultat encourageant : la diminution substantielle du nombre de visites. Dans l'Eure, c'est un groupe de réflexion composé du SAMU, de l'Ordre, des syndicats médicaux, de la coordination locale, de la CPAM et de la DDASS qui a été chargé de définir les modalités d'une participation des généralistes à la régulation du centre 15, qui pourrait avoir lieu de 20 heures à 2 heures du matin (dès octobre).
Parallèlement, la permanence des soins a été réorganisée dans le département avec des horaires plus souples, sur la base de 11 secteurs de garde disposant chacun d'un médecin et de huit secteurs d'ambulance. Sauf incapacité médicale, les patients sont dirigés systématiquement par le SAMU vers le cabinet du médecin de permanence le plus proche de leur domicile. Une astreinte téléphonique est instaurée de 23 heures à 8 heures pour répondre à deux impératifs : la consultation médicale en cas de garde à vue et la constatation d'un décès (élaboration du certificat).
Transports en taxi payés par le FAQSV
En Eure-et-Loir, où la plupart des généralistes sont toujours en grève, une maison médicale devrait fonctionner début octobre, pour une garde de 20 h à 24 h uniquement, couvrant les secteurs de Chartres et Dreux (80 % des appels du département). Les mairies financeraient ce lieu de garde tandis que le Fonds d'aide à la qualité des soins de ville (FAQSV) accepterait, sous conditions, de prendre en charge le transport en taxi des patients n'ayant pas de moyen motorisé de locomotion. Le médecin ne se déplacerait pas et régulerait directement les appels, le 15 prenant la relève après minuit.
Ce foisonnement local ne manque pas d'alimenter le débat national sur la permanence des soins. La coordination des généralistes propose à son tour une série de mesures « incitatives » dans ce domaine. Elle préconise la régulation de tous les appels par les centres 15 avec « participation facultative des médecins libéraux rémunérée 3 C de l'heure plus majoration forfaitaire nocturne de 200 euros ».
En ce qui concerne la rémunération de l'astreinte, la coordination nationale demande « un minimum de 12 C par tranche de 12 heures (240 euros) », soit près de cinq fois plus que ce qui est prévu aujourd'hui (50 euros). Elle propose par ailleurs de ne pas généraliser la création de maisons médicales mais de les réserver, notamment, « aux zones à risque ».
Le groupe Descours sur la permanence des soins, qui doit se réunir une nouvelle fois le 18 septembre, aura du grain à moudre.
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