La méningo-encéphalite à tiques (MET) est l'arbovirose la plus fréquente en Europe. Elle a été écrite pour la première fois en Autriche (1927) et sa zone d'endémie s'étend de l'Asie à l'Europe de l'Est et centrale, avec une limite occidentale en France, dans la région Nord-Est (Alsace-Vosges). Neuf foyers y ont été identifiés, dont deux principaux : l'un à la périphérie sud de Strasbourg (forêt de Neuhof), l'autre dans la vallée de Guebwiller. En septembre 2000, Yves Hansmann et col. avaient dénombré 38 cas depuis la première description française en 1968. En Alsace, l'infection fait l'objet d'une surveillance sérologique par le laboratoire de l'université Louis-Pasteur et l'Institut Pasteur.
Les agriculteurs, les bûcherons, les forestiers, les gardes-chasse, comme les habitants des zones rurales (forêts, clairières, bords de cours d'eau) constituent des groupes à risque. Mais ils ne sont pas les seuls. Toute personne qui se rend dans une zone d'endémie (séjours touristiques, randonnées) en France ou à l'étranger, est également exposée.
Même s'il n'exerce pas dans une région infestée, n'importe quel médecin peut être conduit à faire le diagnostic de MET. Pour faciliter une large diffusion des informations sur la maladie : les zones d'endémie, les risques d'infection, les manifestations cliniques et la prévention, les Laboratoires Baxter ont mis en place un Numéro Vert : 0800.822.249. De même, a été réalisé en partenariat avec la Fédération française de randonnée pédestre un livret d'information et de prévention.
Une tique du genre Ixodes
Le virus TBE (« Tick-Borne Encephalitis ») responsable de l'infection est donc un arbovirus de la famille des Flaviridae qui se transmet essentiellement par piqûre d'une tique du genre Ixodes. Virus à ARN enveloppé, il est facilement détruit par chauffage, pasteurisation ou par les solvants, alors qu'il peut rester de façon prolongée dans certains milieux comme le lait et le beurre, qui ont été parfois source de contamination.
L'infection revêt un caractère saisonnier qui correspond aux périodes d'activité des tiques, c'est-à-dire de mars à octobre, quand la température dépasse 5 à 7 °C.
Les signes apparaissent une à deux semaines après une morsure de tique, de type Ixodes ricinus (tique commune du ricin, principal vecteur en Europe) ou Ixodes persulcatus (principal vecteur au-delà des montagnes de l'Oural).
L'évolution est alors biphasique : une première phase de deux à quatre jours se présente comme un syndrome pseudogrippal peu spécifique (fièvre, céphalées, myalgies, anorexie, signes de gastro-entérite) ; après un intervalle d'environ huit jours, une atteinte neuroméningée apparaît dans 20 à 30 % des cas. L'atteinte est en général plus sévère chez l'adulte que chez l'enfant, avec un risque de séquelles neurologiques (déficits moteurs atteintes auditives, dysfonctionnements cérébelleux). La mortalité, exceptionnelle, est d'environ 2 % chez des patients présentant la forme méningomyélite ou méningo-encéphalomyélite.
L'examen du LCR (liquide céphalo-rachidien) confirme la méningite lymphocytaire. Le diagnostic repose sur la sérologie : IgM spécifiques détectés dans le sang quelques jours après le début des signes. Les IgG peuvent persister plusieurs années.
Il n'y a pas de traitement curatif. La vaccination, disponible en France depuis 1996, est indiquée chez les sujets exposés ou qui partent en zone d'endémie.
TicoVac des Laboratoires Baxter est destiné aux adultes et aux enfants à partir de 3 ans et est distribué sans prescription médicale. Il assure une protection chez 97 % des sujets vaccinés. Il est bien toléré, mais doit être contre-indiqué en cas d'allergie à l'uf ou d'infection fébrile aiguë. Le schéma vaccinal comporte 3 injections intramusculaires : après une première injection (de préférence en hiver), le premier rappel est réalisé entre 3 semaines et 3 mois, le deuxième entre 9 et 12 mois. Les rappels sont faits ensuite tous les 3 ans. Pour obtenir une immunité rapide, la deuxième injection peut être faite dès le 14e jour.
La prévention contre les morsures de tiques passe par le port de vêtements couvrant toute la surface du corps et l'extraction précoce et totale de la tique à l'aide d'une pince à épiler. Pour cela, il est recommander d'inspecter méticuleusement tout le corps après une balade : aisselles, plis du genoux, pubis, nombril et cuir chevelu.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature