On a beau vivre aujourd'hui les catastrophes en direct , et être accoutumé à
regarder sur le petit écran des images de catastrophes et de mort, il n'empêche que le sort d'Herculanum et de Pompéi, où tout s'est brusquement arrêté le 24 août de l'an 79 après Jésus-Christ, nous émeut encore. Peut-être parce que tout est demeuré immobile pendant si longtemps, parce qu'il s'est écoulé des siècles et des siècles avant que les villes enfouies ne soient mises au jour et qu'aussitôt elles revivent à travers les objets de la vie quotidienne, les décorations, les inscriptions.
Les journaux des premières fouilles, datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle, témoignent de la stupeur et de l'admiration de ceux que l'on considère comme des pionniers de l'archéologie. Et aussitôt connues, les fresques antiques qui ornaient les villas patriciennes d'Herculanum et de Pompéi ont séduit à leur tour les artistes néoclassiques qui s'en inspirèrent pour réaliser de splendides planches gravées et gouachées, qui furent alors réunies en albums.
L'album des « Peintures d'Herculanum » que l'on découvre ici montre - dans le but de répondre aux aspirations des érudits de l'époque - un travail soigné, délicat et précieux, des planches d'antiques aux teintes claires et gaies, ce que la gouache rend à la perfection - même si cela s'exerce aux dépens de la vérité archéologique et historique. Ainsi que le souligne Marie-Noëlle Pinot de Villechenon dans son commentaire, ce sont les amateurs qui, par leurs commandes, ont contribué à promouvoir un mode pictural nouveau.
Muses, divinités ou bacchantes... les 48 planches magnifiquement reproduites dans cet ouvrage et dont chacune est commentée (elles sont aujourd'hui conservées au Département des arts graphiques du musée du Louvre) expliquent la fascination de l'antique, ou plutôt du décor antique récréé par les peintres qui a marqué les dernières décennies du siècle des Lumières : le charme joue toujours !
« Peintures d'Herculanum ». Textes
de Marie-Noëlle Pinot de Villechenon, Lidia Storoni Mazzolani, Caterina Napoleone. Franco Maria Ricci éditeur. 105 p., 300 F (45,73 euros) sous jacquette, 700 F (106,71 euros) sous coffret de soie.
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