PDS ambulatoire : l’ARS francilienne booste la revalorisation des médecins

Publié le 13/12/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

Depuis le 1er octobre, la permanence des soins ambulatoires en Ile-de-France a changé de visage. Élaborée par l’agence régionale de santé (ARS), la nouvelle organisation a été présentée mercredi en conférence de presse, à l’occasion du lancement d’une campagne de communication visant à faire connaître le dispositif auprès des Franciliens.

Pour son nouveau schéma de PDS ambulatoire, l’ARS compte sur une participation active des médecins libéraux, notamment en renfort de la régulation médicale, « pivot du dispositif ». Le but de la manœuvre est de limiter les passages aux urgences hospitalières aux seules situations qui le justifient.

Pour attirer les médecins libéraux, l’agence revalorise leur rémunération. Pour la régulation médicale téléphonique, le tarif horaire est fixé à 80 euros (le minimum légal étant de 70 euros), quelle que soit la plage horaire de PDSA, pour les gardes effectuées dans les CRRA-C15. En nuit profonde (de minuit à 8 heures) et « dans les situations où l’importance des appels et leur gestion justifie une éventuelle prolongation de la présence du régulateur libéral », chaque heure au-delà de minuit sera rémunérée au tarif horaire de 100 euros, indique l’ARS.

Rémunération des gardes doublée

L’ARS compte aussi « rendre plus attractive l’activité d’effection » (consultations et visites de garde) « en augmentant la rémunération forfaitaire des gardes et en réduisant les disparités de rémunération entre départements ».

Pour tous les médecins effecteurs en garde fixe, la rémunération forfaitaire est portée à 100 euros par période de quatre heures, contre 50 euros auparavant. Cette harmonisation est une transition vers un dispositif généralisé de rémunération dégressive prévue au 1er avril 2013, indique l’ARS. Il s’agirait d’un forfait dégressif de 200 euros par tranche de quatre heures de permanence, avec un plancher de rémunération de 60 euros.

Pour les visites à domicile, la rémunération forfaitaire est fixée à 50 euros pour quatre heures, avec une exception pour les médecins qui interviennent « sur de larges territoires de PDSA à caractère rural et dont la rémunération est supérieure car liée au territoire couvert ».

Pour le Dr Marc Giroud, président de SAMU de France, ce nouveau dispositif de PDS ambulatoire est « mieux construit, mieux réfléchi ». S’il compte « appliquer ce nouveau schéma avec bonne volonté », le médecin urgentiste compte aussi sur des améliorations sur « les délais d’interventions des médecins effecteurs, l’accès de la PDSA aux plus démunis et le retour d’informations aux médecins régulateurs ». « Sur ces trois points, nous serons vigilants », prévient-il.

Le Dr Bruno Silberman, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS-médecins) d’Ile-de-France, souligne l’importance de ce nouveau dispositif pour lutter contre l’engorgement des urgences hospitalières. « Les patients seront encouragés à appeler avant de se déplacer et ils n’iront à l’hôpital que si c’est nécessaire ».

L’ARS d’Ile-de-France a annoncé que les effectifs de médecins régulateurs devraient être renforcés pour répondre à l’augmentation du nombre d’appels. « Les effectifs existent et vont travailler à plein régime, affirme le Dr Silberman. La ministre a demandé un accès aux soins d’urgence en moins de 30 minutes, nous serons au rendez-vous ». La revalorisation de la rémunération des médecins doit permettre de faciliter leur recrutement.

En dix ans, les urgences ont augmenté de 47 %

Région caractérisée par un centre dense, urbain et une problématique semi-rurale en grande couronne, l’Ile-de-France concentre 20 % de la population nationale sur une superficie de 12 000 km2. Entre 1997 et 2008, le nombre d’urgences accueillies dans les établissements franciliens a augmenté de 47 %, dépassant aujourd’hui 3,4 millions de passages par an. Pour l’effection, 1 400 médecins ont participé à la PDSA en 2010, dont 360 prenant part à une activité de visite à domicile. En incluant la régulation, cela correspond à 11 % des omnipraticiens libéraux de la région.

 ANNE BAYLE-INIGUEZ

Source : lequotidiendumedecin.fr