LA DECISION A DEMANDE du temps. Vendredi 6 février, le président du jury du premier cycle des études médicales (Pcem1) de la Pitié-Salpêtrière, André Aurengo, a annoncé aux 750 étudiants de première année l'annulation de l'épreuve de physique qu'ils avaient passée trois semaines auparavant. « Après renseignement auprès du ministère de l'Education, de l'Association universitaire francophone et européenne en médecine et odontologie (Aufemo) et du tribunal administratif, nous avons décidé de refaire passer l'épreuve », déclarait André Aurengo. Il s'agit de la seconde annulation d'examen de première année, après celle intervenue il y a trois semaines à Nancy à cause d'une maladresse dans l'intitulé d'un sujet d'anatomie (« le Quotidien » du 2 février). A la Pitié-Salpêtrière, une erreur humaine est également à l'origine de l'annulation. « Un correcteur s'est rendu compte qu'il avait égaré une copie une semaine après l'épreuve », indique Marie-Françoise Camusat, responsable du service des examens. Pourtant, l'épreuve s'était déroulée normalement et les 699 étudiants présents avaient remis leur copie à l'issue de l'heure d'examen. « Nous avons la page de garde remise par l'étudiant mais pas le dossier qui était agrafé », poursuit-elle. « Je ne sais pas exactement à quel niveau la copie a été perdue mais il y a eu un maillon faible », regrettait le président du jury.
L'étonnement est d'autant plus grand pour Marie-Françoise Camusat qu'elle n'avait jamais connu pareille situation depuis sa prise de fonctions en 1990 et que toutes les précautions avaient été prises pour assurer le bon déroulement des épreuves. Dès l'élaboration des sujets par les professeurs, les bureaux sont fermés afin que les étudiants n'y aient pas accès. Dix jours avant l'épreuve, les sujets imprimés sont enfermés dans un énorme coffre jusqu'au jour de l'examen.
Une erreur de 11 000 euros.
L'erreur du correcteur va coûter cher à la faculté de médecine puisqu'elle devra à nouveau envoyer une convocation en recommandé avec accusé de réception aux 750 étudiants inscrits, louer une salle et faire appel à des examinateurs et des correcteurs. « Le coût d'une telle épreuve s'élève à environ 11 000 euros », souligne André Aurengo. Faut-il revoir l'organisation des concours de première année de médecine, très lourds à mettre en place et qui rendent « paranoïaques » leurs organisateurs, selon les termes du Dr Jean-Pierre Crance, président du jury de Nancy ? « On peut évidemment envisager de mettre les membres du jury pendant quelques jours dans le même endroit, comme pour le concours de l'internat, mais ce serait une logistique très coûteuse », reconnaît André Aurengo.
Pour Amandine Brunon, présidente de l'Association nationale des étudiants de France (Anemf), il ne faut pas dramatiser: « Repasser une épreuve peut entraîner du stress supplémentaire pour quelques étudiants mais il y a habituellement une grande reproductivité des résultats entre une première et une seconde session d'examen. »
Les étudiants de la Pitié-Salpêtrière ne se posent pas la question. Vendredi 20 février, ils plancheront une nouvelle fois sur l'épreuve de physique.
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