DES PROPOS «insultants», qui «discréditent toute la profession», «qui incitent les généralistes à abandonner»… Le Pr Le Conte, président du Collège de médecine d'urgence des Pays de la Loire, qui dénonçait il y a quelques semaines, dans la presse locale, l'attitude des médecins libéraux à propos de la permanence des soins (PDS), a fait l'unanimité contre lui. Et les douze médecins animateurs de la PDS, réunis il y a quelques semaines dans les locaux de l'union régionale des médecins libéraux (Urml), se sont attachés à démontrer le contraire. «Sur l'ensemble de la région, la PDS est assurée par les médecins traitants», souligne le Dr Jean-Gérald Bertet, président de l'Urml. Et la meilleure défense étant l'attaque, le président de l'union ajoute : «Le rapport de la Cour des comptes qui a été publié sur ce thème souligne la surfréquentation des urgences hospitalières, ce qui représente un coût élevé pour la collectivité.»
Expérimentations locales.
Au-delà de la polémique, l'important était, pour les médecins présents, de montrer leur implication dans le dossier de la PDS. Et la manière dont ils ont « sauvé », n'hésitent-ils pas à affirmer, le système de garde. D'abord, par l'expérimentation locale. «Partout, ce sont les médecins qui sont à l'origine des différents dispositifs existants, estime le Dr Antoine Redor, président de l'Association de médecine d'urgence de l'estuaire de la Loire (Amuel). Il nous faut trouver la réponse la mieux adaptée. On ne vise pas forcément l'uniformisation.»
Illustration : dans la Loire-Atlantique, un pool de médecins mobiles chargés d'effectuer, après régulation, les visites à domicile entre 20 heures et 8 heures sur de grands territoires ruraux devrait être créé, quand son financement interviendra, a priori dans les mois à venir. «Cela représente un nombre de visites faible, mais nous nous devons d'y répondre», précise le Dr Redor.
Autre réponse : dans la Mayenne, depuis un an, la régulation peut être transférée au domicile du médecin, comme cela se pratique déjà dans l'Eure. En outre, cinq des huit secteurs de garde voient la PDS assurée entre minuit et 8 heures à l'hôpital local par le médecin qui se porte ainsi garant de la continuité des soins.
Résultat de cette organisation : seulement deux médecins sur deux cents sont non volontaires. «Et des internes viennent de Rennes pour prendre des gardes», se réjouit le Dr Luc Duquesnel.
Hormis la Sarthe, en proie à des difficultés de recrutement sur la régulation, «du fait, semble-t-il, de la débauche de moyens pour les médecins effecteurs», précise le Dr William Joubert, la Vendée et le Maine-et-Loire connaissent également une mobilisation presque totale des médecins libéraux.
Une situation donc globalement positive à ce jour, qui s'explique notamment par la poursuite d'une politique d'ouverture de Maisons médicales de garde. «Nous sommes la seule région où l'on crée encore des MMG, explique Florence Savary, directrice adjointe de l'union régionale des caisses d'assurance-maladie. Car, ici, cela se fait dans la concertation et à un coût raisonnable, contrairement à beaucoup d'autres régions où les projets représentent des investissements pharaoniques.»
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature