L A cour d'appel du tribunal d'Amsterdam a demandé l'ouverture d'une nouvelle enquête sur un cas d'euthanasie controversé, dans lequel un médecin avait aidé à mourir un octogénaire en bonne santé mais qui se plaignait d'être « fatigué de vivre ».
L'ancien sénateur Edward Brongersma, 86 ans, avait demandé à son médecin, Philip Sutorius, de pratiquer une euthanasie, par le biais d'un cocktail létal, parce qu'il se sentait fatigué de vivre. Il ne souffrait d'aucune maladie grave médicalement diagnostiquée. Cette affaire revêt une importance particulière dans un pays qui vient de légaliser l'euthanasie sous certaines conditions appelées « critères de minutie ». Elle pourrait faire jurisprudence en définissant ces critères avec plus de précision.
Un tribunal de première instance avait relaxé le médecin, comparant la « fatigue de vivre » à une souffrance insupportable. Le ministère public avait fait appel. Dans son réquisitoire, le procureur général avait estimé qu'une souffrance insupportable ne pouvait être constituée que par une maladie médicalement diagnostiquée. La cour d'appel, qui devait trancher cette semaine, a finalement préféré se pencher plus longuement sur la question et réexaminer l'affaire après l'été. Elle souhaite avoir l'avis de l'ensemble du corps médical. Cette dernière décision intervient trois semaines après des déclarations très critiquées de la ministre néerlandaise de la Santé qui s'était prononcé, à titre personnel, en faveur de la mise à la disposition d'une pilule létale pour les personnes âgées qui en ont assez de vivre.
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