« Un bal masqué », de Verdi, sur DVD

Pavarotti plébiscité

Publié le 14/09/2008
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DANS LA PREMIÈRE version, la mise en scène d'Otto Schenck et Jürgen Rose est d'un grand raffinement visuel et la direction du jeune Claudio Abbado, dramatique et magnifique. Hélas ! hormis le Renato solide de Pietro Cappuccilli, les protagonistes ne sont pas irréprochables, autant Katia Ricciarelli, aux limites de ses moyens et peu impliquée, que Plácido Domingo, dont Riccardo n'est pas le meilleur rôle. Il y reste superficiellement héroïque, n'exploitant guère les facettes psychologiques du personnage (1).

Quinze ans plus tard, à Salzburg, dans une production de John Schlesinger dirigée par Georg Solti, cette impression se confirme : il n'a pas approfondi le rôle dont le caractère belcantiste tardif lui échappe (2).

L'interprète idéal du dernier quart du XXe siècle reste Luciano Pavarotti dont on a au moins sept témoignages vidéo. Celui filmé en 1991 au Metropolitan Opera de New York vaut à la fois pour son entourage et pour la direction toujours si musicale de James Levine à la tête du somptueux orchestre maison. L'aigu royal et le timbre solaire du ténorissimo compensent sa pauvre prestation d'acteur. L'Amalia d'Aprile Milo offre toutes les garanties de volume, couleur et style, au regard desquelles son aspect physique, en accord avec l'embonpoint de Pavarotti, est un détail négligeable. Belle distribution avec l'Ulrica de Florence Quival aux graves impressionnants et le Renato stylistiquement et psychologiquement superbe de Leo Nucci. La production, typique du Met, signée Pietro Faggionni est plus plastique et monumentale que fouillée dans sa direction d'acteurs (3).

Vient de paraître tout récemment une production plus ancienne (1980) du même théâtre sous la direction très théâtrale de Giuseppe Patané et une mise en scène d'Elijah Moshinsky un peu plus imaginative. Pavarotti, de onze ans plus jeune, est absolument au zénith de son art et Katia Ricciarelli, plus jeune aussi, est la partenaire tout à fait idéale. C'est évidemment cette version qui l'emporte de toutes celles de Pavarotti (4).

(1) 1 DVD Pionner (2) 1 DVD TDK (3) 1 DVD Deutsche Grammophon/Universal (4) 1 DVD Decca/Universal

> O. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8418