Pauvreté : Chirac appelle à plus de solidarité

Publié le 22/04/2001

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« O UVRONS les yeux : la misère est là. Elle ne recule pas. Plusieurs dizaines de personnes meurent encore chaque année dans la rue. Près de quatre millions de Français, souvent des jeunes, vivent entre petits boulots et chômage, sous le seuil de la pauvreté », a déploré Jacques Chirac en remettant à l'abbé Pierre les insignes de grand officier de la Légion d'honneur, tandis que le récipiendaire a appelé à une « autre politique dans les partages du monde ».

Pour le président de la République, « dans la répartition des fruits d la croissance, l'Etat ne doit pas laisser les plus bruyants et les mieux armés prendre la part de ceux que l'on entend le moins. Il doit arbitrer entre les intérêts, établir des priorités », et « celles-ci ne peuvent être le résultat de pressions collectives successives ». Aussi suggère-t-il de « dresser le bilan » de la loi contre les exclusions du 27 juillet 1998, « et, si nécessaire, la faire évoluer ou la renforcer pour lui permettre de remplir pleinement sa vocation et de répondre ainsi à l'attente profonde des Français. Nous devons, poursuit-il, apporter des réponses nouvelles aux situations de pauvreté que vivent un nombre grandissant de jeunes sans qualification. Nous avons le devoir de passer avec eux un contrat qui associe aide et engagement dans des actions de formation ». Parallèlement, le chef de l'Etat souhaite que « le Parlement, qui examine actuellement le projet de création de la prime pour l'emploi, prenne mieux en compte la nécessité d'aider » prioritairement les familles, « qui, ne voulant plus d'un système d'assistance, entament des démarches de retour à l'emploi et acceptent fréquemment, dans un premier temps, des activités à temps partiel faiblement rémunérées. Leurs efforts, insiste-t-il, doivent trouver une récompense réelle dans l'amélioration de leur pouvoir d'achat ».