Ces résultats renforcent la notion d’une mise sous traitement lorsque les CD4 sont entre 350 et 500/ml, conformément aux recommandations, notent les observateurs.
Une suppression virale (taux de VIH plasmatique inférieur à 50 copies/ml) est obtenue dans les 12 mois chez la plupart des adultes traités par une combinaison d’antirétroviraux (cART). Mais quelle est la probabilité d’évolution vers un événement sida ou un décès chez ces patients ayant une virémie à un niveau très bas ? Pour répondre à cette question, Jim Young et coll. ont utilisé des données du projet européen COHERE (Collaboration of Observational HIV Epidemiological Research Europe). Ils montrent que chez les patients chez qui le cART est institué pour la première fois, le nombre des CD4 au moment du début du traitement représente un fort indicateur des probabilités d’évolution pour un individu.
Chez plus de 75 000 personnes de la banque de données COHERE, les taux les plus élevés d’événements classants sida ou de décès sont observés pour les groupes où les CD4 sont inférieurs à 50 cellules par millilitre. Et l’inverse s’observe également : plus les CD4 sont élevés, plus le risque d’événements péjoratifs ou de décès est bas. On constate ainsi que « chez les patients dont les CD4 sont inférieurs à 200/ml, le risque de progression décroît au fil du temps lorsque le taux de cellules se maintient ».
Ces observations ont deux implications en pratique clinique. D’abord, pour faciliter la récupération immunitaire, les cART devraient être débutés lorsque les CD4 se situent entre 350 et 500 par millilitre, conformément aux recommandations. Malheureusement, dans la plupart des pays aux faibles ressources, les cART ne débutent que lorsque les CD4 sont inférieurs à 200/ml. Ensuite, chez les patients où la suppression virale est atteinte mais qui ont des CD4 bas, une surveillance régulière est nécessaire pour repérer les événements classant sida et les prendre en charge de manière appropriée.
PloS Med 9(3) : e1001194. Doi :10.1371/journal.pmed.1001194
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