Une fois n’est pas coutume, le dernier congrès de l’Eular a accordé cette année une large place aux pathologies microcristallines. Un regain d’intérêt justifié à la fois par la fréquence de ces pathologies, l’évolution des stratégies diagnostiques (avec une place croissante pour l’échographie) mais surtout l’arrivée de nouveaux médicaments prometteurs notamment pour le traitement de la goutte.
Première biothérapie dans la goutte
Parmi les nouvelles molécules dans les starting blocks, le canakinumab (ACZ 885, laboratoire Novartis) est la première biothérapie à l’étude dans cette pathologie. Selon un essai de phase 2 présentée à Rome (N. Schlesinger et al.), cet anticorps monoclonal anti IL-1 pourrait représenter un nouvel espoir pour lutter contre les poussées de goutte lors de l'initiation de l'allopurinol. Ce travail portant sur 432 patients a évalué l'efficacité et la tolérance à 24 semaines de différentes doses de canakinumab (injection unique de 25, 50, 100, 200 ou 300 mg ; ou 150 mg répartis en injections toutes les 4 semaines) en comparaison à la colchicine (0,5 mg/j x 16j) chez des patients goutteux mis sous allopurinol. Au terme de l’étude le traitement par injections sous-cutanées de canakinumab a réduit les poussées de façon significativement supérieure à la colchicine (0,5 mg), et ce quelle que soit la dose utilisée. La tolérance était bonne.
Pour le traitement de fond, la meilleure connaissance des processus d’excrétion de l’acide urique par le rein a permis le développement de nouveaux agents uricosuriques parmi lesquels le RDEA594. Dans une étude pilote de phase 2a ce nouveau venu a permis une réduction significative du taux d’acide urique en dessous de la barre des 6,0 mg/dL après deux semaines de traitement, chez des patients avec ou sans insuffisance rénale. Bien qu’il ait le même mode d’action que le benzbromarone, retiré du marché européen pour sa toxicité hépatique, il n’entraîne pas les mêmes effets secondaires toxiques. Le RDEA684, qui appartient à une deuxième génération d’inhibiteurs de l’URAT1 plus sélective, semble lui aussi prometteur, au vu des premières études chez des animaux.
Enfin, le febuxostat un nouveau médicament hypo-uricémiant autorisé depuis fin 2009, (Adenuric, laboratoire Ipsen/Ménarini), a réduit le taux d’acide urique dans une proportion significativement plus importante que l’allopurinol 300 mg, dans une étude portant sur 1 555 patients. La réduction des tophus et les effets indésirables étaient similaires dans les deux groupes.
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