Rentrée 2002 : les médecins libéraux confiants, mais vigilants
PACA
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans les terres du ministre de la Santé, Jean-François Mattei, les médecins semblent ne pas savoir encore à quel saint ils vont exactement se vouer au cours des prochaines semaines.
L' « attentisme » est de mise, selon les terme du Dr Patrick Millour, délégué régional de MG-France, qui poursuit : « Les médecins ont tous envie de signer une convention et d'améliorer les choses. » Tendus vers ce but, généralistes et spécialistes du sud de la France sont partis en vacances « confiants », convaincus de la volonté de « dialogue et de concertation » de la nouvelle équipe au pouvoir, estime le Dr Jean-Claude Gourheux, qui représente la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) dans la région.
En PACA, les médecins ont donc tourné la page de l'agitation du printemps 2000. « Nous avons compris, au niveau local, qu'il fallait positiver au maximum », analyse en philosophe le Dr Gourheux. Il n'est pas question pour autant de s'endormir sur des promesses. La négociation conventionnelle annoncée, les revendications nationales des spécialistes et la perspective de la mise en uvre, le 1er octobre prochain, de la réforme de la visite retiennent particulièrement l'attention.
Dans le Sud, où la clientèle est âgée et parfois plus qu'ailleurs demandeuse de visites, l'instauration du déplacement « médicalement justifié » inquiète certains médecins. « C'est une usine à gaz ! » s'emporte le Dr Jean-François Giorla, président du SML dans les Bouches-du-Rhône. Installé à Marseille, ce généraliste rapporte que de nombreux médecins l'interrogent : « Ils se demandent comment ils vont s'en sortir pour expliquer à un patient qu'on lui prend 30 euros et à un autre qu'on lui facture tout autre chose ».
« Il va nous falloir bien expliquer les choses », estime, plus serein, le Dr Gourheux.
Enfin, comme partout en France, les spécialistes du Sud - et surtout ceux du secteur I - sont à cran. « Ils sont au-delà de l'impatience, ils sont à bout. Alors que leurs honoraires sont bloqués depuis sept ans, alors qu'ils se sont impliqués dans le récent mouvement des généralistes, ils se sentent, pour le moins, sur la touche. Ils ont besoin que les pouvoirs publics leur fassent au moins un geste, leur donne un signe de confiance », explique Jean-Claude Gourheux.
Les coordinations de libéraux, très actives pendant l'hiver et le printemps dernier, sont - ironie du calendrier - entrés en hibernation cet été. Les médecins de la région sont d'accord pour dire que, s'ils devaient être déçus par le gouvernement dans les semaines qui viennent, elles pourraient bien se réveiller.
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