Dispense d’avance de frais, l’équation à plusieurs inconnues

Pas le quart d’une solution pour le tiers payant

Publié le 02/03/2015
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tiers payant

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Crédit photo : S. Toubon

« On n’est pas sortis de l’auberge ». Pour une fois, les leaders respectifs de la CSMF et de MG France, les Drs Jean-Paul Ortiz et Claude Leicher, emploient la même expression pour qualifier la tournure du dossier tiers payant, objet d’un délicat groupe de travail ministériel qui se réunit désormais au rythme hebdomadaire (officiellement jusqu’au 19 mars).

De fait, si la concertation sur ce dossier miné est jugée « de qualité » par plusieurs médecins participants, elle a surtout permis d’identifier cliniquement tous les sujets qui irritent la profession. Une séance en particulier a énuméré les motifs de rejet du tiers payant pour les généralistes et les spécialistes avec une vingtaine d’anomalies principales. Dysfonctionnements liés au parcours de soins ou aux arrêts de travail « inconnus », bugs de nomenclature CCAM, erreurs associées aux factures multiples, discontinuité d’affiliation ou de droits, problèmes sur couvertures à 100 % ou de statut, complexité liée au rattachement des enfants, absence de carte Vitale, sans compter les procédures d’impayés et les délais de paiement... : le casse-tête est annoncé.

Et encore, seule la gestion du tiers payant par le régime obligatoire a été analysée, soupirent les médecins.

Dans ce contexte, la promesse réitérée d’un tiers payant intégral généralisé « simple et sécurisé », mais aussi l’offensive commune des complémentaires avançant une méthode et un calendrier vers le déploiement de la dispense d’avance des frais, ne passent pas. « En documentant les difficultés, le groupe de travail qui raconte la vraie vie des médecins démontre que la situation est très inquiétante », assène le Dr Leicher.

Longuement examinées également, les solutions monétiques à débit différé ont levé d’autres questions complexes, notamment juridiques et de surcoût (environ 1 000 euros par médecin et par an).

Indépendamment du débat sur l’utilité de cette réforme pour l’accès aux soins (lire ci-dessous) et de la querelle idéologique, cette première séquence technique n’a fait que renforcer l’hostilité des syndicats à la réforme imposée du tiers payant généralisé.

C. D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9391